Chantal Cazzadori "Plein feu sur la psychanalyse, cause et effets de son démantèlement, un électrochoc…"

Rien de nouveau sous le soleil, pourrait-on dire ?  «ce qui s’est fait se refera ! ». Alors de quoi parlons-nous me demanderez-vous ? 
Fouiller l’inconscient a toujours paru « subversif » et suscite depuis longtemps des controverses.
Contre la métaphysique qui persiste à isoler la chair et l’esprit, Freud affirme ce message universel : « Nous sommes en vie si et seulement si nous avons une vie psychique ». Certains n’en reviennent pas ! Freud ne cèdera jamais sur ce point : il ne  « biologise pas l’essence de l’homme », car elle est doublement articulée : détermination biologique et liens symboliques construisent l’être parlant dans la suite des générations. 
Julia Kristeva (1), nous rappellera également ceci : « Fait de langage, votre sexualité vous échappe : poussée inconsciente, tout le plaisir est là ».
 « Dès qu’on parle on fait du sexe, il suffit d’écouter » dira le Maître, l’inventeur de la psychanalyse. Un premier électrochoc n’est-ce pas ?
 
Peut-on parler d’affinités idéologiques avec les valeurs d’une société ? Les formes de savoir sont- elles inséparables des pratiques sociales en vigueur à un moment donné, dans une société donnée ? Freud s’arrache aux préjugés de son époque et pense les pesanteurs de la tradition. Son constat : « la femme tout entière est taboue » sonne la fin des civilisations patriarcales. L’intensité de la relation précoce fille-mère l’amène à conclure que « la bisexualité est bien plus accentuée chez la femme que chez l’homme » et  donc à modifier son premier oedipe. (1)
 
La querelle envers la psychanalyse du siècle dernier qui portait sur la « scientificité » de celle-ci,  a suscité bien des débats épistémologiques. La subjectivité de l’expérimentateur est impliquée dans les sciences humaines et le rôle crucial du transfert et contre transfert est reconnu.
Les psychanalystes ont été sérieusement chahutés par « le livre noir de la psychanalyse » co-écrit par une quarantaine de spécialistes, en 2005, et  la charge ne s’est pas arrêtée là.
Cette querelle rebondit dans l’essai féroce publié en 2010, par le philosophe libertaire qui anime les scènes médiatiques, pour contester la vérité scientifique universelle de la psychanalyse, dont le complexe d’Oedipe serait l’organisateur de la vie psychique. Après les premières charges des intellectuels et experts de tous poils, la bataille s’est avérée autrement plus redoutable : celle de l’opinion publique. Rappelons-nous , avec la colère des parents d’enfants d’autistes, l’image des psychanalystes en a pris un coup !
 
Un deuxième électrochoc est tombé de la HAS, le 8 mars 2012, qui désavoue la psychanalyse, moins sévèrement que prévu, mais comme en témoigne les propos de parents d’enfants autistes en tête,  sur la blogosphère, ça laisse des traces. Les usagers osent se révolter contre la doxa psychanalytique. C’est un tournant, surtout en France, terre d’élection de Freud. Les Trente Glorieuses de la psychanalyse toucheraient-elles à leur fin ? Oui, on peut le dire !
En effet,  du plateau d’ « Apostrophe », l’émission culte de Bernard Pivot, consacrée à la psychanalyse en mars 1977, à l’ambiance contestataire hérité de Mai-68, la subversion propre à la pensée de Freud et de Lacan était un formidable outil critique. Lacan domine alors la scène intellectuelle  à côté d’autres fondateurs Freud, Jung, Klein, Winnicott, et j’en passe…
L’émission « Lorsque l’enfant paraît »  avec Françoise Dolto, sur France Inter fait un tabac. De même, qui n’a pas son « Vocabulaire de la psychanalyse ? ». Même Valérie Giscard d’Estaing, aurait tâté du divan, comme le révèle « le Canard enchaîné ». Passer par là, le divan,  c’était « avoir un bonus culturel et une aura intellectuelle » peut déclarer Bernard Pivot. 
Entre ces deux électrochocs, la panique sur la planète psy a été  semée par Bernard Accoyer, en 2003. Tout psychothérapeute digne de ce nom doit depuis 2010, avoir un diplôme universitaire, avoir suivi une formation, notamment en psychopathologie clinique, et être inscrit sur un registre départemental. Le décret  est appliqué. Nous psychanalystes, nous ne sommes toujours pas réglementés, mais jusqu’à quand ? Elisabeth Roudinesco demande aux associations d’analystes d’édicter des règles et de critiquer nos dérives pour que la psychanalyse survive, c’est un appel.
Malgré la traque aux imposteurs et la suspicion qui plane sur la profession, cela n’empêche pas les patients de consulter. Une étude a été publiée à l’occasion de la publication du livre « Le Petit Freud illustré » de Jean-Jacques Ritz et Damiens Aupetit, elle nous révèle que 33% des Français ont déjà consulté un psy. 31% des Français considèrent que tout le monde devrait consulter un psy au moins une fois dans sa vie. Les patients qui ont déjà pris un rendez-vous sont nombreux (55%) à faire cette recommandation, tout comme les jeunes de 18 à 34 ans (45%). Car ce genre de consultation s’avère bénéfique et utile pour une majorité (65%).  (2)
 
En énonçant tous ces chiffres je revois ce dessin humoristique de  Serge BLOCH :
 
«  le patient allongé sur le divan dit : « Parfois je fais un rêve terrifiant… On me pose des questions… On étudie mes pratiques… on m’évalue… », le psy répond « Quelle horreur ! ».
 
Ne suis-je pas, également,  en train de recourir aux chiffres pour justifier mon propos ! Serait-ce le mal du siècle, quand on lit chaque jour sur une chaine pourtant de qualité,  ARTE, le chiffre du jour par exemple :
«  à cet instant 500 000 001 mails ont été envoyés », ça nous fait une « belle jambe » non ! Quelle dérision, tout se compte pour le meilleur et le pire me direz-vous ! 
 
Je rebondis sur l’interview croisé paru dans le journal de l’ Humanité, le 23 mars 2012, au cours duquel Laurent Etre pose cette question à Marie-Noëlle Clément, psychiatre médecin directeur de l’hôpital pour enfants du CEREP, à Paris : 
 « Les attaques récurrentes contre la psychanalyse, ces dernières années, n’ont-elles pas à voir avec une tendance plus générale à imposer une conception très restrictive de la rationalité scientifique ? Tout, dans nos activités, devrait être quantifiable, mesurable, vérifiable immédiatement par l’expérience …
Marie-Noëlle Clément répond : «  Il est vrai que sévit dans notre société une tendance très excessive au chiffrage et à la quantification, particulièrement mal venue dans le secteur sanitaire. Cependant, il y a un champ de la santé où cette démarche est justifiée, c’est celui de l’évaluation de la pertinence des pratiques de soin. Si l’on est malade, on est en droit de connaître l’efficacité de tel ou tel traitement afin de choisir en connaissance de cause. Aujourd’hui, si les recommandati
ons de la HAS pénalisent les approches psychanalytiques et les psychothérapies institutionnelles dans l’autisme, ce n’est pas parce que nous travaillons mal, c’est parce que nous n’évaluons pas le travail que nous faisons avec des outils standardisés reconnus, alors que les cognitivo-comportementalistes l’ont fait dès le début etc… L’évaluation des pratiques soignantes n’est culturellement pas intégrée dans nos institutions et suscite encore beaucoup de résistances.  (3)
Ce à quoi Fathi Benslama rétorquera :
« La psychanalyse va à l’encontre de la conception dominante aujourd’hui de l’humain qui repose sur « trois moins » : moins de temps, moins de coût et le moins d’interrogation du sens possible. Interroger le sens nécessite du temps d’investigation, d’interprétation, de construction. Nous serions face à une « logicialisation » de tout, c’est la volonté d’inscrire des automatismes et des programmes dans l’existence humaine traitée comme une chose parmi d’autres. La psychanalyse contredit cette visée car c’est une discipline qui traite de la question du sens et de son histoire et pas seulement du signe. Nous assistons à une instrumentalisation de la Haute Autorité de la Santé, par une fraction très radicale de la psychologie cognitive de la rééducation qui veut l’extermination de la psychanalyse d’une manière générale. Dans ce débat sur l’autisme où n’existe aucune certitude, la HAS aurait dû jouer un rôle d’investigateur de véritables recherches d’évaluation. Or, nous constatons un fonctionnement à l’exclusion. (3)
Quant au troisième invité,  Roland Gori, il affirmera : « qu’il y a plusieurs raisons directes à la teneur passionnelle des débats autour de l’autisme. Le premier problème est qu’il est présenté depuis quelque temps comme un enjeu de santé publique. La psychanalyse a historiquement émergé en opposition à la médecine positiviste et hygiéniste du XIXe siècle. La rationalité médicale et sanitaire fait aujourd’hui un retour en force au sein de la psychiatrie et en psychologie. En deuxième lieu, la décision a été prise sous la pression de lobbys fortement mobilisés, en particulier de certaines associations de familles d’enfants autistes, exploitant habilement la médiatisation de conflits épistémologiques et idéologiques. L’industrie pharmaceutique influence le choix des experts, c’est récurrent. Il est évident qu’il existe des « alliances objectives » entre certaines théories biologiques déterministes et un pouvoir politique sécuritaire, entre une conception médicale des souffrances et les intérêts des laboratoires ».
On entend bien dans cet entretien, la dimension politique de la chose qu’il est nécessaire et efficace de dénoncer ainsi, publiquement.
 
Mais que se passe-t-il de si grave ?
 
Alain Badiou rappellera en dialoguant avec Elisabeth Roudinesco, dans le livre : « Jacques Lacan, passé présent, paru au Seuil en mars 2012, que : « La psychanalyse, avec le darwinisme et le marxisme, sont les trois révolutions majeures de notre temps. Dans les trois cas, il ne s’agit ni de sciences exactes, ni de croyances philosophiques ou religieuses, mais de « pensées » : matérialistes, liées à des raisons pratiques, qui ont changé notre vision du monde et subissent le même type de critiques. Les attaques contre la psychanalyse doivent être donc comprises dans le cadre d’une crise globale de l’intellectualité. Une crise qui, si l’on veut la résumer, se caractérise par la tentative de remplacer le « sujet » par l’individu. Etre sujet, c’est circuler entre la singularité et l’universalité, et c’est sur cet écart que la psychanalyse fonde son action : elle aide l’individu à devenir pleinement un sujet. En cela, c’est une discipline émancipatrice avant d’être « thérapeutique ». Que produit le discours du libéralisme soi-disant démocratique et libéral ? Non pas des sujets mais bien des individus à l’appétit animal devant le marché des objets disponibles, avec ses dérives actuelles : l’hygiéniste et la norme sans oublier le fanatisme religieux, le scientisme, l’argent fou, l’évaluation débridée, l’abandon des idéaux de la raison. Notre Société en crise, tente de rabaisser la pensée, autour des sectarismes comme l’idéal communautaire, l’obscurantisme et la passion de l’ignorance. Le chacun pour soi caractérise notre époque et la peur de l’étranger atteint des paroxysmes qui fait le lit de la montée du racisme actuel. Devenu des individus, la notion de sujet nous revient sur un autre bord proche de l’égocentrisme, de la performance et du narcissisme. (4)
 
Déjà Philippe Julien en 2000, nous parlait de la modernité en ces termes : «  c’est la naissance de l’homme de la civilisation technique et scientifique. Elle se définit par une disjonction entre le langage et la parole. D’une part, le langage est celui de la communication dans le travail partagé de la recherche. Or, dans  cette objectivation, l’homme  moderne, homo technicus, oublie sa subjectivité et efface toute question sur le sens de son existence ». A quoi j’ajouterai : «la question du comment faire, l’emporte sur celle du pourquoi désirer ou pas d’ailleurs ? (5)
 
La psychanalyse est-elle encore dans (de) son temps ?
 
Il s’agit bien sûr de sa validité, entre la Science et le Réel, par rapport au discours capitaliste, au-delà de la psychopathologie, sans compter sur sa portée politique.
Notre association a travaillé une année durant sur ce thème en 2014/2015. La revue 22 chez Erès  en porte les fruits. Nous y trouverons bien des réflexions élaborées par nos membres et invités, c’est dire que le sujet à traiter nous a paru bien essentiel. (6)
 
J’en reproduirais ici, en diagonale, quelques aspects pertinents. 
Françoise Fabre, en nous évoquant avec un reste de belle colère, son long parcours en psychiatrie institutionnelle, nous démontre de façon éclairée, combien les pratiques se sont perverties. L’outrance d’un discours pseudo scientifique a éradiqué la culture de la psychanalyse qui loin de forclore le sujet, réveillait son comportement d’individu pour le rendre sujet de sa parole, dans des espaces contrôlés mais protégés, produisant ainsi des liens humains, de l’un à l’autre et de l’autre à l’un, hors de la férule du management paranoïaque d’aujourd’hui. Jean Oury, pionnier dans la démarche d’écouter analytiquement  le sujet en institution avait dénoncé à l’Assemblée Nationale, le processus en marche depuis 40 ans, avec la complicité de la plupart des psychiatres. Vouloir éradiquer les fous comme l’a prétendu Nicolas Sarkozy à Grenoble, a suscité ce mouvement réactif : l’appel des 39 pour dénoncer les mesures de contention, les lourdes médicalisations qui tendent de réduire à néant le sujet de la parole, c’est faire fi de ce magnifique adage de Tosquelles : « Sans la reconnaissance de la valeur humaine de la folie, c’est l’homme qui disparaît ». « Tout fout le camp ! », nous dit la chanson, là aussi…
 
Robert Levy, nous rappelle qu’il n’y a pas d’inconscient contemporain. Le souvenir reste là, porté par la langue, il est présent là et dans ce qui se parle, sans avoir besoin d’aller le chercher. Par ailleurs il concl
ue que si nous ne pouvons pas avoir une conception du monde, en tant qu’analyste, en revanche, nous pouvons avoir une conception du sujet de l’inconscient, celle qui nous porte par exemple, à soutenir que nous devons nous débarrasser du DSM qui l’éradique purement et simplement. Si la psychanalyse disparaît, ce serait plutôt dû aux résistances des psychanalystes eux-mêmes, et moins à celles venues de l’extérieur. Notre pratique de l’inconscient ne peut que nous engager à transmettre en quoi l’acte analytique est toujours politique.
 
Michèle Skierkowski, argumente sur le risque de la dilution de la psychanalyse et non pas de sa disparition. La remise en cause de son autorité date des années 2000, elle aurait alors perdu sa position hégémonique selon la thèse d’anthropologie de Samuel Lézé, enquête de terrain menée dans les milieux psychanalytiques parisiens. Du côté de la formation et des associations régulièrement en crises et en scissions comme ailleurs, il semblerait que les jeunes analystes sont attirés, par des lieux qui se veulent « de formation », qui distribuent du savoir théorique, quand ce n’est pas des diplômes donnant accès au titre de psychothérapeute.
Pour faire exister de la psychanalyse, avant que la psychanalyse se laisse ranger dans le grand chapeau des psychothérapies, il serait nécessaire que les associations soutiennent leur désir de régulièrement se pencher sur la question à mettre au travail : « En quoi il y a du psychanalyste dans une cure, une séance, etc.. » comme le formulait Olivier Grignon.
 
Mercedes Baudes Moresco dans son article « Principes et commencements », nous rappelle : « Il y a psychanalyse parce qu’il y a eu un homme qui est parti de son ignorance, et non pas de son arrogance, pour s’affronter à des contrées obscures qui peuvent provoquer peur et perplexité. Un des grands mérites freudiens a été de comprendre les limitations et les difficultés de la procédure d’analyse, les obstacles à son parcours. Elle conclue ainsi : la psychanalyse existe parce qu’existe l’inconscient. Alors, si nous nous faisons appeler psychanalystes, nous devons être à la hauteur de l’enjeu ».
 
Dans son intéressante note de lecture, Celine Devalois à partir  du livre (d’ailleurs épuisé) paru en 2015, sur : « Questions psychanalytiques », avec Moustapha Safouan et Christian Hoffmann , reprend la série des entretiens qui ouvrent la voie à ce qu’il en est aujourd’hui du désir pour les sujets pris dans le discours capitaliste qui donne l’illusion que tout est possible. « Qu’en est-il  de la sexualité dans un contexte social et politique où capitalisme et science s’allient pour nous donner l’illusion d’une prise sur le Réel, et en particulier sur le Réel sexuel, le « conjugal » se dissociant de plus en plus du parental, la procréation de la sexualité ? Est-ce que le désir risque de se rabattre de plus en plus sur la demande ? etc…
 
Michel Ferrazzi nous ramène au cinquième  discours, celui du capitaliste, « N’est-il pas l’injonction pleine de certitude ? « Travaille, consomme, jouis et tu seras forcément  heureux. » Il propose une voie unique : tout sujet peut devenir l’égal de celui qui le domine et le contraint, s’il s’en donne la peine et l’objet est à même de le combler. Le discours capitaliste propose d’agir avec l’avoir, le discours du psychanalyste propose lui, « d’agir avec son être ».
 
Je terminerai mon hommage à mes collègues dont les transferts de travail soutiennent fermement mon désir d’analyste par la note écrite par Anna Conrad, à propos de « Y a-t-il des psychanalystes sans-culottes ?de Bernard Baas.
L’enjeu dit-elle, du désir d’analyste  devient non plus de se préserver de tomber dans le service de l’économie de marché, mais d’en sortir. Il nous est permis ainsi en 2014, de croire que la psychanalyse prendra un nouvel essor à partir d’expériences inattendues au sein d’institutions au sens large – de l’entreprise à l’associatif, de l’hôpital à la pratique philosophique ou littéraire – sans oublier bien entendu les cabinets de psychanalystes dont les clients ne sont pas moins des acteurs de cette réalité qui fait du psychanalyste une marchandise suspecte. Toujours est-il que B. Baas illustre brillamment que la psychanalyse peut aider le sujet pour s’autoriser à penser l’(in)actualité de la subversion dans sa portée nécessairement plurielle et collective au-delà de son incidence singulière ».
 
Et nous terminerons sur une onde de choc…
Une dernière place sera donnée aux artistes. Allez voir cette comédie d’Outre Rhin « Toni Erdmann », un film réalisé par Maren Ade qui refuse quelque chose de l’état du monde, alliant le burlesque et le tragique. Dans sa fiction, la réalisatrice met en scène, une jeune fille,  devenue une « exécutive woman » au sein d’un prestigieux cabinet de « consulting », dominée par les « mâles », elle sera « persécutée » par l’amour tendre de son père, ex-soixante-huitard, plein de spontanéité et de subversion qui ne cessera de lui faire des blagues régressives et potaches,  pour la questionner sur « sa raison de vivre »; ça décoiffe, ça dérange et ça fait du bien. Le Jury de Cannes lui a refusé la palme d’or, alors que le jury constitué de critiques de cinémas internationaux,  lui décerne le prix de la presse, pour soutenir le cinéma de genre, risqué, original et personnel. Le public y court et l’onde de choc continue, pour notre plaisir. Comme quoi, la maîtrise a ses limites, les trouvailles nous délogent quand elles permettent au sujet une invention, une re-création en sortant des discours discourants, puisque la parole, la vérité du sujet comme l’énonce Lacan : « émerge de temps en temps, dans les interstices du discours ». (7)
 
Chantal Cazzadori
Psychanalyste à Amiens
 
NOTES :
1 – Le nouvel observateur, les essentiels N°3, les grands penseurs p.128
3 – Article issu du journal de l’humanité, « La psychanalyse est-elle en danger ? entretiens croisés réalisés par Roland Etre le 23 mars 2O12. Thème Société : Santé- psychanalyse-autisme.
4- Jacques Lacan, passé présent – dialogue entre Alain Badiou et Elisabeth Roudinesco au Seuil
5- Philippe Julien : Tu quitteras ton père et ta mère, chez Aubier, p. 148
6- Revue ERES n° 22, Analyse Freudienne, nouvelle formule, « La psychanalyse est-elle encore dans (de) son temps ?
7- Lacan, séminaire XVI, 11 déc 1968
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