Paris 05/11 Corps, Transfert : Mode d'emploi?
ARGUMENT de la demi journée du 21/03/11
Loin de vouloir établir une « conduite à tenir » face au traitement du corps dans le transfert, il sera plutôt question de la « réduction au réel » en tant qu’évènement de corps . Le corps humain, réel dans son versant organique, est parfaitement impensable et pourtant fondé par le signifiant.
C’est pourquoi il n’y a pas que le travail du transfert dans le rapport du symptôme au corps qui permette d’envisager que le corps n’est pas tout spécularisable , et qu’il y a par conséquent , une grande différence entre plaisir et jouissance .
Cette question du non spéculaire , c’est-à-dire du domaine du réel du corps , recouvre l’idée selon laquelle le plaisir est du côté du spéculaire et la jouissance du côté du non spéculaire .
En d’autres termes , on sait où ça fait mal , mais on ne sait pas où ça jouit ; de telle sorte qu’on pourrait dire que le corps , comme le réel , est impensable et c’est ce qui nous laisse toujours dans une impression de corps étranger à nous-même. On constate cela notamment lorsqu’on ne se reconnaît pas sur une photo ; on dit alors que ce qui se spécularise dans le regard que je porte sur cette personne prise dans le regard du photographe ne rend pas compte de ma part de réel du corps non spécularisable qui lui, reste toujours à nous-même étranger : non reconnaissable .
Le corps est donc impensable comme tel, seul le symptôme le rend pensable dans les conditions où il peut « métaphoriser la place centrale de l’objet ». Le transfert en tant que nouvelle névrose permettrait-il un accès à cette dimension du non spéculaire ?
Le problème ici est que l’objet n’est , en lui-même aucun objet, d’où la place centrale qu’il détient en effet , mais au prix de n’en être aucun.
Ce n’est pas tant que les symptômes ne sont pas des manifestations de corps ne trouvant pas les mots pour le dire , mais c’est qu’ils trouvent justement les maux pour ne pas le dire.