8-Catherine Delarue "L'interprétation dans les mailles de la temporalité"

« … nous risquons toujours de donner quelque forme précipitée, quelque réponse précipitée, quelque réponse prématurée, quelque évitement offert au sujet de ce dont il s’agit … », tels sont les propos de J.Lacan dans le séminaire « le désir et son interprétation » du 17décembre1958.

 

Précipitation dans la forme et la réponse, pré-maturation relèveraient d’une anticipation de l’analyste sur le temps de l’inconscient du sujet mettant ce dernier en impasse, en évitement. Par ailleurs dans les écrits, Lacan à propos du « Temps logique » stipule que « le retard engendre l’erreur ». Trop tarder dans l’acte d’interpréter ne risque-t-il pas de laisser le sujet patauger dans l’aliénation de sa vérité ?

Le moment de l’interprétation exclue la précipitation mais le « non agir » en annule les effets ….Nous voici introduit à l’empan de l’instant de l’interprétation dans la cure, temps de l’acte de l’analyste.

Que l’inconscient soit structuré comme un langage doit susciter des effets dans l’acte d’interpréter car il s’agit de porter son attention sur ce qui est structuré dans le discours de l’analysant et plus particulièrement sur les effets de discours situant ainsi, dans un premier temps, l’interprétation dans le champ du symbolique. Quelles en sont les conséquences ?

Dans l’approche freudienne il s’agit moins dans le transfert de repérer, tel un bon mécanicien, le choc, le heurt du trauma que de combler, tel un bon archéologue, les « trous » de l’histoire du sujet (cf. aux analyses de l’homme aux loups et de l’homme aux rats). Freud ne traque pas le symptôme mais procède à une véritable construction qui tel, Sherlock Holmes, piste les traces du trauma au point de vouloir en dater le moment dans la petite enfance de son patient. Sa pratique porte essentiellement sur la reconstruction de la névrose infantile qu’il nomme « organisation élémentaire », structure qui organise la maladie et les symptômes soutenant la demande de ses patients. La névrose infantile serait une structure se déployant dans les énoncés du patient laissant l’opportunité d’une intervention, interprétation de l’analyste, « au bon moment » dit Freud, dans le transfert, faut-il le préciser ? Le « bon moment », là réside la difficulté, un des achoppements de « l’art d’interpréter ».

Ce moment est peut-être un de ces temps dans une cure quand le sujet bascule du champ des énoncés à celui des énonciations.

Dans l’approche lacanienne la cure serait, entre autre, la réduction du foisonnement imaginaire en réduisant, au cours d’un travail de déliaison, le nombre des signifiants , tel l’oignon de la métaphore freudienne qui perd ses différentes couches de peau, autant d’identification imaginaires qui se détachent du sujet. Déshabillage imaginaire pour en arriver à ce que l’on peut nommer la formule élémentaire du fantasme, en contre point de l’organisation élémentaire de la névrose infantile, formule qui associe le sujet divisé dans son rapport à l’objet petit a. Il me semble que dans cette perspective l’interprétation ne peut pas ignorer la dimension du réel. Le fantasme n’est-il pas le rempart du sujet contre le réel, dernier point d’encrage imaginaire qui préserve la métaphore du sujet ? L’interprétation ne peut en éviter les effets.

Laurence Bataille dans son recueil de textes « L’ombilic du rêve, d’une pratique de la psychanalyse » aborde ces questions en reprenant le début de cure de « L’homme aux rats » dans les « Cinq psychanalyses » de Freud. Attachons-nous à la pertinence de ce travail : Freud traduit, nous dit-elle, la structure de l’homme aux rats par cette phrase : « Si j’ai le désir de voir une femme nue, mon père devra mourir ». Cela nous renvoie à la question de savoir si cette structure concerne l’organisation du fantasme où la réduction signifiante de l’organisation élémentaire de la névrose infantile dans laquelle on y retrouve la trace du désir, la pulsion de voir, une femme en place de la mère refoulée par l’interdiction de l’inceste, l’enfant qui désire et le père ou le rival menacé de mort. Telle est l’observation de L.Bataille, qui résume le dispositif œdipien classique soutenant le désir de l’interdit.

Elle précise que si pour Freud la structure œdipienne constitue le noyau de toute névrose pour Lacan toute position inconsciente du sujet se soutient du fantasme et précise-t-elle « ceci n’est pas sans effet sur l’interprétation ». Peut-être pouvons-nous y repérer le prolongement du « roc de la castration » par l’objet a autour duquel par le fil conducteur du désir s’organise le fantasme.

L.Bataille prend comme point de départ le début de l’analyse de l’homme aux rats qui dans sa cure avec Freud va évoquer un souvenir d’enfance, datant environ de sa quatrième année, moment où il se glisse sous les jupes de sa gouvernante avec le consentement de celle-ci. « Elle y consent à condition que je n’en dise rien à personne. Elle n’avait presque rien sur elle ; je tâte ses parties génitales et son ventre qui me parait curieux …. Et depuis je n’ai cessé d’être tourmenté par une curiosité brulante de regarder le corps des femmes. »

Dès lors ce souvenir semble soutenir le désir du patient de Freud et L.Bataille donne à ce souvenir le statut de fantasme ce qui semble discutable. Il ne le devient que dans l’après-coup de l’évocation d’une autre scène, jusqu’alors il était comme enkysté dans le réel mais pas constitué comme fantasme …. Souvenir qui va rester en instance avant d’être sollicité après l’opération du refoulement originaire. L.Bataille y repère entre autre l’objet a qui se révèle dans le signifiant « curieux », il me semble qu’il est également représenté dans la répétition du signifiant « rien ». En effet si les organes génitaux de la jeune gouvernante paraissent curieux au petit garçon c’est pour autant qu’il n’y sent pas de pénis, donc il n’y a « rien », le phallus primant pour les deux sexes, nous pourrions dire « curieux qu’il n’y a rien là où il devrait y avoir quelque chose. » Au moment de la scène qui se joue sous les jupes de la jeune femme l’enfant est bombardé par ce réel sans qu’il puisse sur le moment le symboliser.

Deux mois plus tard le patient au cours de sa cure amène un autre souvenir de son enfance et je cite Freud : « Très ancien souvenir de sa mère allongée sur un canapé, se redressant et tirant dessous sa jupe quelque chose de jaune qu’elle déposa sur un fauteuil. Sur le moment il avait voulu y toucher », L.Bataille note la similitude entre ces deux évènements de l’enfance de l’homme aux rats mettant en scène une jeune et jolie gouvernante et sa mère qui dévoile et étale sous ses yeux l’objet d’horreur. Il n’est plus acteur partant à la recherche du mystère caché sous les jupes des femmes mais spectateur du surgissement d’un objet déclenchant le dégout, versant négatif du désir, donc de le toucher comme avec la gouvernante.

Dès lors, il semble dans cette articulation que le second souvenir va permettre à la scène remémorée avec la gouvernante de tirer sa force de provocation du désir de voir le corps des femmes.

Le second souvenir fait effet d’après-coup sur le premier qui de ce fait va pouvoir se constituer comme fantasme. Il se produit, semble-t-il comme un dépassement d’une situation pré-œdipienne mettant en avant les théories de la sexualité infantile, sur l’ouverture d’une problématique autour de l’objet a et le fantasme.

C’est au moment où le souvenir avec la mère vient solliciter celui de la gouvernante « qu’il faut interpréter », écrit L.Bataille, car « l’analysant se trouve sur le versant du désir et l’analyste peut arrêter la séance sur l’évocation de ce souvenir. » Le désir devient marqueur du temps de l’interprétation.

Mais l’interprétation portant sur le versant du désir peut-elle intervenir dans n’importe quel temps de la c
ure ? L’expérience analytique montre que pour en arriver en ce point du dévoilement du désir capté dans les mailles signifiantes du fantasme il faut du temps, le temps de l’inconscient et aussi le temps du déploiement transférentiel. C’est comme un moment pivot, une charnière entre les signifiants du fantasme qui commencent à pointer, à insister et le désir d’analyste qui pour reprendre la formule de Robert Lévy « est là sans raison d’y être » seule garantie qu’une vérité puisse se frayer un chemin parmi la suite d’énoncés mettant le sujet en évitement.

Revenons au séminaire de J.Lacan sur « le désir et son interprétation » quand il aborde la question de l’interprétation en reprenant le rêve proposé par Freud de cet homme qui suite à la mort de son père rêvait « qu’il était mort mais il ne le savait pas », Freud ajoutant la partie élidée du rêve, à savoir, « selon son vœu », qui sonne comme une interprétation visant le vœu, le désir inconscient, du rêveur.

Lacan nous propose deux niveaux d’interprétation, je le cite : « pouvons-nous dire que l’interprétation pure et simple du désir œdipien …. S’accroche à quelque étape intermédiaire du rêve ? …. En permettant au sujet …. De s’identifier à l’agresseur….. est-ce autre chose que l’interprétation du désir œdipien, à ce niveau et dans ces termes : vous avez voulu la mort de votre père à telle date et pour telle raison ». L’interprétation se présente alors comme une explication s’adossant à la théorie en faisant l’impasse de la position subjective et singulière du sujet de l’inconscient.

Mais Freud en ajoutant « selon son vœu » fait un acte, acte d’interprétation, et propose une autre énonciation, une « interprétation pleine du rêve » dit Lacan tout en donnant des précisions sur les conditions d’une telle position analytique : « … ceci mises à part les opportunités et les conditions qui permettent à l’analyste d’en arriver jusque là ; elles dépendent du temps du traitement , du contexte de la réponse du sujet dans les rêves, etc. … »

Cela amène quelques questions dont celles différenciant interventions et interprétations, et pouvons-nous y repérer une différence ? L’interprétation ne concernerait-elle que le versant du désir inconscient qui filtre dans la structure du fantasme et dans les représentants de l’objet a par le biais de ses différentes occurrences signifiantes ? Les interventions seraient-elles les vecteurs, les repères dans la direction de la cure, orientant progressivement le sujet vers les énonciations de signifiants pris dans les mailles du fantasme, sorte de pointage, de déshabillage imaginaire et d’approche du réel qui serait « dans le temps du traitement » la survenue de l’interprétation ? L’interprétation ne porterait-elle que sur les bords du réel, les confins du réel ou encore plus précisément sur les manifestations du réel ?

Arrêtons-nous un moment sur l’incidence de la survenue de l’objet a dans son rapport au réel et de son incidence dans le « bon moment » de l’interprétation analytique, en reprenant les termes de Freud dans son article concernant la construction dans l’analyse.

Bien évidemment il s’agit de l’objet qui fonctionne dans l’économie du désir et qui surgit, le plus fréquemment, dans le déploiement de la jouissance selon Lacan, du plaisir selon Freud, en lien avec l’érogénisation d’une zone corporelle concernant souvent un orifice du corps, un bord. On ne peut évoquer l’objet a sans se référer au concept de la pulsion « concept limite » nous précise Freud entre le psychique et le physique et l’objet de la pulsion est « ce en quoi, ou par quoi la pulsion peut atteindre son but ». L’objet ne se trouve pas lié intrinsèquement à la pulsion, il n’en est que le représentant et il ne va intervenir qu’en fonction de sa possibilité de permettre la satisfaction de cette dernière. L’objet est une condition nécessaire mais pas suffisante, il ne lui est pas contingent. Pour Freud il s’agit de représentants psychiques et pour Lacan c’est le signifiant qui vient à la place de représentant, pas de représentant psychique de la pulsion sans le signifiant tout en précisant que le signifiant n’est pas l’objet et que l’objet échappe pour une part à la prise du signifiant, et cela n’est pas sans incidence sur l’interprétation et le temps de l’interprétation. En effet, le rapport ou plus exactement le non rapport entre le signifiant et l’objet implique une perte, cette perte maintient le désir et l’objet est toujours à retrouver sous l’égide du signifiant. La perte de l’objet, plus exactement sa trace semble souligner la limite du signifiant qui structure le fantasme. Bagage échappant à toute surveillance de douane, mais qui ne dédouane pas le sujet de son désir inconscient et de la jouissance qui en découle.

Dans une cure la proximité de l’objet suscite l’affleurement de l’angoisse temps ou le fantasme perd transitoirement et partiellement sa fonction d’écran protecteur contre le réel, temps propice à une interprétation venant rompre une répétition stigmatisant le symptôme. C’est souvent le moment où l’analyste peut entendre cette plainte récurrente : « ça tourne en en rond …. Ça n’avance pas … ça sert à rien. », et souvent il s’agit bien de tourner en rond autour du fantôme de l’objet ! L’angoisse signe la proximité avec l’objet a et peut- être que cela engage l’analyste à faire acte d’interprétation. Interprétation qui vient se glisser, couper les tours et détours de l’objet a en alimentant à la jouissance attenante et à laquelle l’analysant ne renonce pas. Une métaphore s’impose celle du peintre face à sa toile où un petit coup de pinceau change radicalement une perspective, un regard, un effet de lumière, d’éclairage …. Une légère trace et le tableau bascule dans un autre regard ! N’en serait-il pas de même dans une cure lorsque quelques mots viennent opérer un décalage, une coupure ?

Dans les énoncés de l’analysant les différentes occurrences de formation de l’inconscient surgissent souvent comme dans un effet d’après-coup dans une progression au rythme du temps de l’inconscient vers le pointage, le repérage, dans le démaillage de la parole permettant pas à pas, séance après séance l’approche du réel. Je ne souscris guère à « l’interprétation- miracle » véritable coup de génie de l’analyste ….L’interprétation se construit dans la progression de la parole produisant des effets de rupture amenant l’analysant à un point de bascule dans sa position de sujet. Construction progressive et patiente dans l’ombre du transfert.

Mais s’agit-il d’un travail de construction où de déconstruction ? Citons Freud dans son article concernant la construction dans l’analyse : « … le terme de construction convient mieux que celui d’interprétation pour caractériser le technique psychanalytique, car l’interprétation ne concerne que des éléments isolés … »

Cette conception de l’interprétation semble logique dans la perspective de la « reconstruction archéologique » comme le propose Freud dans cet article ou encore reconstruction de la névrose infantile en cherchant à combler les lacunes de l’histoire du patient tel Sherlock Homes. Si l’on considère l’interprétation sur le versant du désir via la jouissance inconsciente cela semble plutôt l’inverse. En effet l’analyste dans cette conduite de la cure propose une sorte de d’aiguillage en s’appuyant dans le transfert par le détricotage de signifiants amenant à la limite et au paradoxe du réel qui ne peut jamais se dire, tout au plus se manifester hors signifiant tout en passant par le signifiant ….. Le « bon moment » de l’interprétation serait déjà balisé par ces différents temps de l’inconscient, bien évidemment. Construction de la déconstruction amenant à l’interprétation allant à contrario d’interprétations qui conduiraient à une construction.

Reprenons le contexte dans lequel Freud envisage le « bon moment
», non pas de l’interprétation en tant que telle mais d’une intervention sur le temps d’une cure, temps au sens du nombre de mois ….Dans « Analyse finie et infinie » il précise que lorsqu’une cure est occultée par la résistance du patient il décide d’en fixer le terme en semaines ou en mois. Sorte de scansion avant la lettre mettant un terme non pas à une séance mais à la cure elle-même, mais cela n’a-t-il pas effet au même titre qu’interprétation ? Que dit-il ? : « Le jugement sur la valeur de cette extorsion ne fait pas de doute. Elle est efficace, à condition que l’on choisisse le bon moment … aussi ne peut-on indiquer en général d’une façon valable quand est arrivé le bon moment pour la mise en œuvre de ce moment technique violent, il faut s’en remettre à l’intuition. Le proverbe, le lion ne bondit qu’une fois, a nécessairement raison » S’agit-il d’intuition ou d’effet de transfert au compte de l’analyste ? Cet arrêt, cette « scansion freudienne » semble s’appuyer sur un projet celui d’un effet escompté sur la résistance du patient ou bien façon de solutionner la résistance de l’analyste ?

Si nous osons rapporter la métaphore du lion qui bondit au compte du patient au détour de ses différentes formations de l’inconscient il me semble qu’il nous faut attendre plusieurs bonds avant de faire acte d’interpréter, c’est-à-dire attendre le moment où l’analysant semble au plus près/prêt d’interpréter seul …. Et pour cela il faut le temps de la déconstruction du fatras des identifications imaginaires, vieux vêtements a délaissés dans un placard à l’abandon !

Comme nous venons de le voir l’interprétation peux se rapprocher de la touche de pinceau sur a toile et elle ne se soutient que des effets de discours de l’analysant dans le déploiement de la cure. Il me semble que tout analyste peut se trouver en proie au doute, à la crainte de l’erreur venant inhiber sa décision et son acte, désir d’analyste qui reste en poste restante…. Résistance de l’analyste.

L’interprétation pour Lacan dans son texte « Résonnance de l’interprétation et le temps du sujet dans la technique analytique » apporte une contribution précieuse sur cette question. Sur cette question en précisant que cet acte d’interpréter doit tenter d’impliquer le sujet dans son message : « l’analyste rompra brusquement les chiens … quand la résistance tournera à maintenir le dialogue au niveau d’une conversation où le sujet perpétuera sa séduction avec la dérobade ».Encore ne faut-il pas interrompre le sujet trop hativement dans cette position au risque justement de renforcer les résistances et l’opposition.

De son côté Lucien Israël dans son livre « Boiter n’est pas pécher » aborde cette question en ces termes en soulignant ce que lui a apporté l’enseignement de Freud : « prêter l’oreille à ce qui rompt la monotonie. Si nous n’osons plus interrompre une séance au moment où un chant d’oiseau a retenti dans le discours du sujet, si cette hésitation est renforcée par la crainte …. C’en est fait de la psychanalyse … » alors oui, boiter n’est pas pécher, l’analyste peut s’autoriser de son acte mais dans la solitude la plus totale.

Sur la question de l’erreur Lacan pose un regard pertinent en venant l’associer à la question du retard. Dans « Les Ecrits » et son article sur « Le temps logique » il écrit « …c’est le retard qui engendre l’erreur, où semble affleure la forme ontologique de l’angoisse » . certes ce texte des trois prisonniers concerne le sujet mais il me semble que ce retard qui engendre l’erreur peut également concerner le psychanalyste l’angoisse pouvant invalider toute énonciation de sa part « au bon moment » ! C’est une crainte que l’on retrouve assez fréquemment dans des « supervisions, contrôles » de psychanalystes débutants.

Dans cet article Lacan poursuit en ces termes : « La vérité se manifeste dans cette forme comme devançant l’erreur et s’avançant seule dans l’acte qui engendre sa certitude ; inversement l’erreur, comme se confirmant de son inertie, et se redressant mal à suivre l’initiative conquérante de la vérité. »

Si la vérité devance l’erreur, l’erreur serait-elle celle de l’analyste quand il laisse patauger l’analysant dans des implications imaginaires ou dans l’ignorance de sa jouissance souvent dévastatrice ? L’analyste se doit de faire acte, de prendre un risque fusse-t-il celui de l’erreur. Conclusion de Lacan : « dans cette course à la vérité on est que seul », seul dans l’opportunité du moment, du « bon moment » et ce temps échappe à tout travail de supervision ou de contrôle. Ce bon moment est pour le sujet le temps d’être reconnu dans l’anticipation de la vérité ou au contraire d’être aboli dans le retard et l’inertie : « Telle est la responsabilité de l’analyste chaque fois qu’il intervient par la parole ».

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