Argument de l’année 2015 / 2016
Névrose, psychose et perversion, psychopathologie désuète ou ultime rempart contre l’exclusion du sujet de l’inconscient ?
L’apport des structures cliniques névrose, psychose et perversion est aujourd’hui remis en question. De nouvelles appellations cliniques se multiplient et tentent de renforcer la posture scientifique, à l’aide d’items à consigner et auxquels se référer pour s’assurer qu’il s’agit bien de pathologie.
Mais ce que nous constatons dans l’expérience quotidienne au « un par un » avec nos patients ne fonctionne pas ainsi. Cette prétention à vouloir « classer », évaluer, et ainsi donner un nom qui nomme une souffrance, au lieu de représenter le sujet souffrant, n’est peut-être qu’une tentative pour rassurer le soignant.
Les effets du réel dans la clinique, dans et à travers la parole, ne peuvent être décrits selon le mode habituel de quantification des théories scientifiques habituelles.
La psychanalyse peut-elle se reconnaître en tant qu’une “science du réel” ? Alors: quel serait le statut du sujet en psychanalyse ? Quelles sont les opérations nécessaires pour que du sujet puisse se produire au lieu du grand Autre qui lui préexiste ?
Comment quelqu’un advient-il au lieu du sujet ?
Névrose, psychose et perversion pourraient-ils être le dernier bastion pour soutenir le sujet aujourd’hui ?
Une autre question est de nous demander s’il y a du sujet dans les psychoses, ou, autrement dit, de quel sujet s’agit-il quand nous parlons de forclusion dans un cas et de dénégation dans l’autre, alors que la relation au discours diffère ?
Nous pourrions également poser la question de la sexuation chez l’enfant, nous demander quand un enfant devient-il sujet, ou quand nous-mêmes le considérons comme un sujet…
Freud, pour sa part, en renonçant très tôt aux « comportements », a pu introduire dans l’interprétation des rêves, la métaphore et la métonymie comme lois du langage, les énonciations, la fonction signifiante, le manque et le désir. Et sur ces bases, Lacan a délimité l’énonciation, l’évidement de l’objet, l’effacement de la trace et la relation à la parole.
Cette question de la structure nous permet de parler du cheminement du sujet. Ce sujet qui apparaît durant la cure: le sujet A-VENIR.