Communique du Groupe de Contact -28 novembre 2021
Communiqué du Groupe de contact
28 novembre 2021
Le Groupe de contact, fondé il y a une vingtaine d’années, réunit la majorité des associations de psychanalystes existant en France, dans la reconnaissance et le respect de leur diversité. Il a pour vocation d’exprimer l’apport de la psychanalyse lorsque des politiques, des règlementations et des mesures administratives menacent son existence.
Nous alertons tout un chacun – le public, les media et les politiques – sur la multiplication et l’aggravation très préoccupantes des mesures de discrimination, voire d’exclusion, visant les professionnels qui reconnaissent les acquis de la psychanalyse ou s’en réclament dans leur pratique, qu’ils soient soignants ou enseignants, dans les hôpitaux, les centres de soin, les universités, les laboratoires de recherche.
Les héritiers de Freud affirment la nécessité de leur présence dans les champs de recherche scientifique, dans les pratiques médico-sociales et dans l’espace culturel. Des mesures administratives indues ne sauraient effacer ce qui est leur contribution théorique et pratique, depuis plus d’un siècle, aussi bien dans le débat sur les origines de la souffrance psychique, que sur les moyens individuels ou institutionnels d’y remédier, dans notre culture actuelle.
C’est pourtant ce qui est en train de se réaliser très concrètement et à grands pas dans les hôpitaux, les centres de soins, les universités et les media.
Actuellement, les listes d’attente s’allongent considérablement dans les centres de consultations médico-psychologiques, mouvement amplifié par le contexte fragilisant de la pandémie.
Une politique qui consiste à se priver d’apports certains dans la compréhension des enjeux individuels de la souffrance psychique et de leur articulation avec les groupes d’appartenance (famille, institutions) ne peut être que contre-productive. Et ce, aussi bien pour les enfants que pour les adolescents ou les adultes : dépression, suicide, crise de panique, décrochage scolaire, errance et replis identitaires, etc.
Dans le champ de la santé, la psychanalyse apporte une conception de la vie psychique, de ses productions normales comme de ses troubles. Elle est au principe d’une pratique fondée sur une disponibilité et une réceptivité au long cours, qui respecte la singularité de la parole d’un autre. Les psychanalystes, formés à une écoute spécifique, créent les conditions pour que celles et ceux qui souffrent puissent explorer leurs racines inconscientes, tenter de s’en déprendre et découvrir d’autres solutions que celles de leurs symptômes. Cette pratique se décline de diverses façons, en ville et en institution, en fonction des caractéristiques individuelles. Selon de multiples études internationales, elle a prouvé son efficacité à court terme et dans la durée.
Dans le champ de la culture, les théorisations psychanalytiques enrichissent les connaissances et les recherches, tant en psychologie que, plus largement, en sciences humaines. Elles contribuent à penser le monde contemporain dans sa complexité.
La psychanalyse est depuis Freud un outil majeur pour rendre compte de l’organisation psychique humaine, et ses concepts sont maintenant devenus d’un usage courant dans la vie quotidienne. Elle a fait ses preuves tant dans le traitement de patients en souffrance que dans la construction personnelle de nombreux analysants. Elle ne doit pas être menacée par les pouvoirs publics, visiblement séduits par des « solutions » prônées comme plus rapides ou plus scientifiques.
Le Groupe de contact se veut donc vigilant pour que soit maintenu ce qui fait la spécificité et la richesse de la psychanalyse, face aux méconnaissances et dérives que nous constatons actuellement.