En Guise de non conclusion. Robert Lévy 03/06/2018 Paris
SOUFFRONS-NOUS ENCORE DE NOS REMINISCENCES ?
Robert Lévy
29/06/2018
SEMINAIRE VII
EN GUISE DE NON CONCLUSION
Je me suis dit qu’après cette année de brillants exposés de nos collègues, ce qu’on essayait de repérer c’était ni plus ni moins l’inconscient et son mode de fonctionnement. Nous avons balayé un certain nombre de ces fonctionnements, de ces différences entre souvenir, réminiscences, refoulement etc. Au fond, tout ce qui a présidé à la constitution même du travail de Freud. Ce qui l’a amené à repérer ce que l’on peut qualifier d’appareil psychique. Mais cet inconscient, qu’est-ce d’autre qu’une discontinuité ?
Cette discontinuité que Freud situe « à ce point où entre la cause et ce qu’elle affecte, il y a toujours la « clocherie », fait l’inconscient. Lacan l’appellera aussi béance. Dans le Séminaire Les quatre concepts fondamentaux de la Psychanalyse, il dira ceci : « L’inconscient nous montre la béance par où la névrose se raccordeau réel et Freud trouve dans le trou, dans la béance de la cause, quelque chose du non Réalisé », du non réalisé qui n’aspire qu’à l’être, réalisé. C’est dans cette coupure, dans ce qui vient interrompre la chaîne signifiante que le sujet arrive à extraire d’une part ses Signifiants maîtres de cette chaîne (l’inconscient se dévoile grâce à l’élucubration de savoir), et d’autre part un savoir sur la jouissance qui l’anime.
C’est ce que je vais essayer de développer ce soir. A savoir d’un coté, quelle est cette jouissance qui anime le sujet, et de l’autre, comment le sujet peut extraire ses signifiants maîtres de la chaîne signifiante.
Arrivé en ce point de notre année de travail sur le thème « souffrons nous encore de nos réminiscences », nous pouvons répondre oui en effet et que cette souffrance est bien celle du signifiant pris dans un noeud que l’on appelle le symptôme, qui se répète puisqu’il n’a pas trouvé à s’inscrire étant donné la dimension du réel dont il est vecteur. Il est à la fois vecteur du réel et vectorisé par ce réel.
Reste à déterminer comment il ne s’inscrit pas ou encore de quelle façon différente de celle du souvenir, cette réminiscence s’inscrit.
Après le très éclairant séminaire que Leandronous a livré la dernière fois, l’accent est donc mis aujourd’hui sur la répétition. Répétition qui marque quelque chose de cette béance qui se raccorde au réel comme ce qui manifeste inlassablement, une non réalisation prise dans une jouissance sans fin. D’ailleurs la question est en effet celle ci : la jouissance n’a t elle jamais de fin ?
Il faut, je crois, repartir de la répétition chez les enfants qui est une façon de vouloir inscrire justement quelque chose qui a du mal à se mettre en place, je dirai plus tôt à se symboliser.
Il est vrai que bon nombre de parents sont affectés par le fait qu’il faille répéter toujours les mêmes choses et, en effet, il n’y a pas d’autre moyen que de répéter inlassablement les mêmes rengaine pour qu’enfin quelque chose puisse se mettre en place pour un enfant… En ce sens l’éducation c’est la répétition.
Dans ce cas c’est le domaine des réalisations de tous ordres, des apprentissages et de la vie relationnelle qui sont à la base de la vertu de persévérance. Boileau en a bien souligné la nécessité : « vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage.
Ainsi la question pour chaque enfant est celle de savoir comment inscrire ce qui n’a pas de sens à priori, c’est à dire ce qui se présente la plupart du temps sous forme d’un réel hors sens. Comment donc donner sens à ce qui n’en a pas, ce sont les parents qui seront les mieux placés pour pouvoir assurer cette opération.
Il est vrai que chez les psychanalystes il y a une dramatisation d’un réel totalement hors sens et j’aime assez bien la remise en question que fait Guy Félix Duportail [1]lorsqu’il nous fait remarquer que l’antinomie du sens et du réel n’a pas à être absolutiste, comme si le réel n’était pas une partie (détachée) de la réalité. La monstration [2]du réel est ce hors langage dans le langage qui maintient le discours analytique dans l’univers du sens .[3]
C’est ainsi que Lacan évoque dans les non dupes errent[4] : « Le sens n’est sexuel que parce que le sens se substitue justement au sexuel qui manque. Tout ce qui implique son usage, son usage analytique du comportement humain, c’est ça que ça suppose : non pas que le sens reflète le sexuel mais qu’il y supplée »
Le sens c’est donc ce qui supplée, à ce qui fait trou dans l’ordre de la jouissance ; le sens supplée donc à un signifiant manquant dans le cas du sexuel, un signifiant manquant susceptible d’inscrire un rapport entre le masculin et le féminin …
C’est donc une des figures du réel mais ne nous écartons pas pour autant de notre fil sur la répétition puisque justement ce qui se répète c’est toujours quelque chose qui tente de se représenter, de faire sens là où ça n’a pas été inscrit; ce que j’appellerai maintenant une « réminihorsens ». Par conséquent nous pouvons dire aujourd’hui que ce dont nous souffrons encore c’est bien de notre « réminihorsens ». C’est pourquoi nous pouvons y mettre n’importe quel sens afin de ne pas nous laisser dans ce trou qui est bien ce hors sens ….
Qu’il n’y ait pas de hors sens c’est bien ce que les enfants tentent toujours de construire et les théories sexuelles infantiles en sont autant de témoignages… C’est pourquoi, comme ils ne sont pas encore dans la métaphore, aussi longtemps qu’ils n’ont pas intégré le processus métaphorique, ils ne sont pas encore dans la substitution que Lacan considère comme ce qui caractérise la métaphore. S’il n’y a pas de substitution, on ne peut pas être dans la métaphore. Donc on est forcément dans des modes de suppléance et d’inventions qui permettent de construire quelque chose là où les processus métaphoriques ne sont pas encore à l’œuvre pour pouvoir le faire.
C ‘est dire si ces constructions sexuelles infantiles sont autant de métonymies là où la métaphore n’a pas encore sa place.
Pour Lacan toujours, la formule de la métaphore est un mot pour un autre. Un signifiant prend la place d’un autre signifiant dans la chaine signifiante; mais si le signifiant substitué est occulté par la substitution, il n’est pas complètement perdu: une certaine présence en est conservée du fait des connexions métonymiques qu’il entretenait avec ce que le reste de la chaine signifiante lui offrait comme contexte. Mettons-nous donc dans cette idée que la chaîne signifiante est une contextualisation de ce qui vient à manquer en terme de signifiants par des connexions métonymiques.
C’est autrement dit un des aspects du point de capiton, à savoir: dans une chaine signifiante un signifiant est appelé à sa place par celui qui le précède et fixé dans son sens par celui qui le suit. C’est ce que l’on appelle le point de capiton c’est-à-dire ce qui fait que l’on peut parler sur le mode névrotique. C’est pourquoi on parle de langage « décapitonné » lorsque, par exemple, dans certaines psychoses le signifiant fonctionne pour lui même; mais également dans la répétition où ce capitonnage se répète fixement comme une sorte d’arrêt sur image ou d’arrêt de la circulation du signifiant….
Cet arrêt sur signifiant , comme on dit « arrêt sur image » c’est celui de la répétition de la réminiscence qui renvoie toujours à des impressions qui ne disent jamais vraiment quelque chose de précis comme un souvenir peut le faire, un souvenir inconscient qu’on ne sait pas qu’on sait .
Mais la répétition plus que l’acte répété n’est-elle pas en elle même source de jouissance ? Il s’agit ici de cette force inconsciente qui pousse à répéter même si on en perçoit le coté souvent destructeur, cette répétition-là est compulsive et liée aux débordements du moi face à une réalité ingérable et par conséquent traumatique… Je pense que notre prochain thème aura beaucoup à dire sur ce point en particulier …
Il faut à nouveau rappeler que c’est dans Au de la du principe de plaisirque Freud pose la question de la dualité des instincts de vie et de mort auxquels me semble-t-il nous aurons préféré cette année l ‘idée, évoquée ici à plusieurs reprises qu’il n’y a pas une pulsion de vie et une pulsion de mort mais d’une pulsion à double face étant elle même cette dualité n’ayant rien à voir avec un quelconque instinct … Tout dépend de quel coté on l’aborde…
Il me semble que les réminiscences versus répétition posent les mêmes questions que celles que Lacan posait à partir de son texte de l’instance de la lettre où il faisait précéder l’introduction de la métonymie de trois questions qui évoquent les considérations de Freud dans la traumdeutung, sur la censure de la presse et les moyens de la contourner [5]; ces questions sont les suivantes :
1/ Comment est il possible de se servir d’une langue pour signifier tout autre chose que ce qu’elle dit.
2/ Comment est il possible d’indiquer la véritable place du sujet dans un discours destiné à ne faire salut qu’au bon entendeur, son véritable destinataire ? Il est vrai que lorsqu’on parle ce n’est pas forcément au destinataire auquel on croit parler que l’on s’adresse.
3/ Comment si je sais la vérité, la faire entendre malgré toutes les censures entre les lignes ?
Lacan répond que le moyen de tromper la censure c’est la métonymie; eh bien je dirai que la réminiscence comme répétition est une métonymie.
Une métonymie sur le modèle de « trente voiles » pour « trente bateaux ». C’est à dire de ce qu’on appelle la partie pour le tout. « La connexion du navire et de la voile n’est pas ailleurs que dans le signifiant, et c’est dans le mot à mot de cette connexion que s’appuie la métonymie. »[6]
Je m’essayerai donc à dire suivant ce mode de passage de la censure par la métonymie, comme dans le rêve, que les phobies d’impulsion d’un patient aux prises avec des angoisses d’avoir peur d’avoir envie de faire du mal à sa femme sont une métonymie des angoisses d’enfant au cours desquelles on lui faisait du mal en se moquant de lui parce qu’il avait une caractéristique physique qui le renvoyait à une identification à sa mère sur le même trait dont il aurait bien aimé se passer si il n’avait pas été le fils de celle ci ….
Sa dernière crise d’angoisse avait été déclenchée par la rencontre fortuite avec un collègue qui parlait positivement de son mariage. Le patient, qui écoutait, s’imaginait à leur place et se disait que lui-même n’y avait pas droit ; pas droit d’être au centre de l’attention que pouvait conférer un tel évènement. Il n’aimait d’ailleurs plus les repas de famille à cause de cela, car il ne se sentait pas légitime non plus de focaliser cette attention puisqu’à chaque fois qu’il revenait chez ses parents, il faisait l’objet de toute l’attention de la tablée. Vous voyez le fil métonymique entre le mariage, l’attention, la tablée et la focalisation et la mauvaise attention dont il était l’objet quand il était petit parce qu’il se faisait casser la figure… Il s’était d’ailleurs toujours senti en négatif par rapport à ses cousins envers qui il s’estimait en infériorité et qui eux, focalisait l’attention du grand-père « Je me sens être le vilain petit canard ‘ de cette famille ». C’est la figure omnipotente d’un grand père paternel qui resurgit alors, lorsqu’une autre crise d’angoisse se produit alors que sa chef lui signifie qu’il n’a pas fait son travail. En primaire, élève moyen il se vivait comme quelqu’un d’inférieur alors que son grand père encensait, de son attention positive, ses cousins qui avaient réussi polytechnique, médecine etc. La propre mère du patient avait relayé la censure grand-paternelle en rappelant son fils à l’ordre en brandissant les fourches caudines du grand père et non pas celles du père…. Le grand-père faisait donc figure d’autorité paternelle pour la mère.
Il apparait clairement le déplacement de la question du père sur le grand père puisque son propre père était plutôt un copain, qui d’ailleurs, n’était pas un modèle.
A 4 ans il avait été cambriolé se souvient d’avoir eu très peur mais cela avait donné lieu à quelques bénéfices dont celui en particulier de dormir dès lors avec sa mère …
Dans ses angoisses actuelles sous forme de phobies d’impulsion répétitives n’apparait que ce qui pourrait lui faire du mal puisqu’il s’estime être un salaud de pouvoir avoir envie de supprimer sa femme …La censure autorise donc que puisse passer son agressivité mais contre sa femme … C’est donc comme dans le rêve sur le mode du déplacement que se constitue son symptôme, déplacement que Lacan considère être du ressort de la métonymie alors qu’il réserve la condensation aux arcanes de la métaphore… Dans cette dernière figure du discours il s’agit d’un mot pour un autre mot; un signifiant prend la place d’un autre dans la chaine signifiante.
Ainsi le symptôme que nous avons également donné cette année comme équivalent de réminiscence est une construction et non pas une reconstruction. Je reprendrai la très intéressante formule que Leandro nous a livrée la dernière fois : « Il ne s’agit pas de se remémorer pour savoir mais lâcher le passé pour oublier … »
Donc le passé n’est pas passé et la vérité est une construction et non pas une reconstruction.
Mais on ne peut pas comprendre l’équivalence réminiscence – répétition sans introduire un élément fondamental : « ce qui nécessite la répétition, c’est la jouissance » et par conséquent la jouissance nécessite la répétition sans quoi on ne voit pas en quoi l’hystérique souffrirait de ses réminiscences… C’est une jouissance caractérisée par une répétition au delà du règne du principe de plaisir… Le patient qui a cette phobie d’impulsion d’avoir peur d’avoir envie de supprimer sa femme a bien conscience qu’il se fait du mal avant tout à lui même mais qu’il ne peut pas s’en empêcher; d’ailleurs il attribue cela, qui est quand même la part de réel, à une sorte de malédiction… On voit bien comment toute la pensée magique naît de cet impossible sur lequel on n’arrive pas à mettre de représentations ni de mots. On voit bien comment cette pensée magique vient faire là un relais de sens là où il n’y en n’a pas.
En effet dans Au de la du principe de plaisir Freud met en valeur la répétition qui échappe totalement au principe de réalité qu’il nomme ‘wiederholungszwang’(compulsion de répétition) Il y a une équivalence pour Freud entre répétition et jouissance car au de la du principe de plaisir il n’y a pas de répétition sans jouissance et pas de jouissance sans répétition .
C’est l’angoisse qui est cliniquement ce qui se présente comme jouissance en tant que déplaisir ; en d’autres termes ce sont toutes les souffrances liées aux symptômes ..
Pourtant il faut aussi remarquer qu’’[7]En même temps la répétition est répétition car elle prouve l’échec de la jouissance qui, si elle était pleinement réalisée n’aurait pas besoin de se reproduire… Et en ce sens répéter c’est tenter de faire coïncider l’écart « même à répéter le même , le même d’être répété s’inscrit comme distinct[8] » la répétition produit donc l’inévitable décalage « Ce qui fut, répété ,diffère ,devenant sujet à redite »[9]
Suivant l’élaboration de Lacan on peut distinguer trois temps de la répétition
1/ temps de la rencontre que l’on peut également nommer le temps de la jouissance, (trauma ou plaisir exquis ) qui n’est pas la rencontre avec l’Autre du signifiant.
2/ Le temps de l’immixtion de la différence ou temps de la perte c’est littéralement le temps du manque à jouir. Plus de jouir terme que Lacan utilisera tantôt pour une jouissance au sens de lustgewinn (plaisir en plus) et tantôt pour désigner ce qui n’est plus à la disposition du sujet c’est à dire ce qui échappe à la jouissance du sujet dans le temps même de sa constitution comme sujet divisé et qui est l’objet a.
3/ Le temps de la répétition de la perte et par conséquent de la jouissance en tant que perdue..
Le premier signifiant est inaugural de la jouissance qu’une rencontre a inscrite; mais il n’est repérable qu’après coup c’est un temps logique qui inscrit une sorte de mémorial au trait unaire. Le deuxième temps vise la retrouvaille nécessairement perdue puisque le même d’être répété diffère. Ce deuxième temps inscrit cette perte et ce ratage.
Enfin le troisième temps se répétant inscrit l’écart entre le premier et le deuxième.
Évidemment le trait est important puisque, ce trait unaire inscrit la chose au prix de son effacement .Par conséquent ce qui compte ce n’est pas le un de la totalité mais celui de la différence.. Ainsi le trait unaire n’est pas le signifiant mais ce qui le rend possible[10].
Le Unaire c’est donc le comptable qui commence avec le manque.
Alors, à la première question posée précédemment « comment est il possible de se servir d’une langue pour signifier tout autre chose que ce qu’elle dit ? », je pense avoir répondu que c’était sans doute par la métonymie .
A la seconde question « Comment est il possible d’indiquer la véritable place du sujet dans un discours destiné à ne faire salut qu’au bon entendeur, son véritable destinataire ? », je crois que l’on peut répondre par le fait que le pas de trait est ce qui permet d’en inscrire UN « Le signifiant un n’est pas un signifiant entr’autres, et il surmonte ce en quoi ce n’est que de l’entre deux de ces signifiants que le sujet est supposable à mon dire »[11].
Enfin à la troisième « Comment si je sais la vérité, la faire entendre malgré toutes les censures entre les lignes ? ». La réponse serait que c’est sans doute l’idée selon laquelle il s’est produit un évènement marquant et que cet évènement a donné lieu à son inscription, comme un, comme trait unaire dans une série où il prend la valeur de marque du sujet. C’est pourquoi ces réminiscences ne sont jamais anodines car elles sont la manifestation d’un comptage dans une série dont l’origine n’a pu être inscrite que sur le modèle du trait unaire.
Ce trait unaire c’est pour Lacan l’entaille inscrite en plus par les premiers hommes sur l’os de Renne .C’est la forme la plus simple de marque (lisible), tout en étant à l’origine du signifiant (audible) lequel dans sa définition Lacanienne représente le sujet pour un autre signifiant .Par conséquent chaque nouveau trait, ou événement pour le sujet, fait tour à tour fonction de S2 pour le trait précédent et de S1 pour le trait suivant. Faisons alors l’hypothèse que pour la réminiscence il n’y a que le trait qui marque sans que soit rendu possible une circulation telle que chaque nouveau trait fasse fonction de S2 pour le trait précédent et de S1 pour le trait suivant. La réminiscence dont on souffre est alors constituée de ce trait en souffrance… Donc ce dont on souffre c’est précisément qu’il y a un trait qui se répète et qui est en souffrance parce que son inscription n’est pas représentable au sens du signifiant. Ce qui est représentable dans le souvenir ce sont des signifiants qui sont refoulés. Là il s’agit du trait.
Autant dire que dans le discours de l’hystérique il s’agit de pouvoir déplacer ou encore faire circuler le plus de jouir (a) qui est en place de vérité au signifiant maitre (discours de l’analyste) .
Le discours de l’hystérique le discours de l’analyste
$ S1 l’agent L’autre a $
__ __ ____ ____ ____ _____
a S2 la vérité le produit S2 S1
Autant dire que cela suppose tout le cheminement d’une analyse. Mais alors puisque ce passage ne peut se faire via le discours de l’analyste : s’agit il de devenir analyste pour ne plus souffrir de ses réminiscences ? La réponse ne peut se résoudre par un oui ou par un non car Lacan soutient qu’une psychanalyse ne sera jamais réductible à une thérapie, même si elle sera aussi une thérapie, mais le psychanalyste par principe vise au delà de la guérison. D’où cette annonce de Lacan « il n’y a qu’une psychanalyse, la psychanalyse didactique » [12]Ce n’est pas très étonnant donc si un certain nombre de nos patients se trouvent parfois aux prises avec l’idée d’un devenir analyste… Mais une chose est d’avoir pu passer au discours de l’analyste dans sa cure en raison sans doute qu’il y a eu véritablement analyse et pas seulement thérapie; et autre chose est de passer à l’analyste …
[1]WITTGENSTEINET LACAN ED HERMANN 2018
[4]J LACAN SEMINAIRE DU 11 /6/1974
[5]Cité par JP Dreyfus, J M JADIN, Marcel Ritter in qu’est ce que l’inconscient 2 ARCANES 1999 P.57
[6]J LACAN ECRITS P.506 LE SEUIL PARIS 1966 ;
[7]Ce que développent très bien JP Dreyfus,JM Jadin et Marcel Ritter dans ECRITURES DE L’INCONSCIENT P.81, 82,83 IN ARCANES 2001
[8]LACAN Séminaire l’identification leçon du 16 mai 1962
[9]J LACAN compte rendu sur la logique du fantasme in AUTRES ECRITS ED Le seuil
[10]J LACAN L’envers de la psychanalyse ED le seuil en particulier le chapitre III
[11] ‘ou pire ‘ ScilicetV P.8. le seuil 1975
[12]J LACAN Le séminaire livre XI Les quatre concepts ED Le seuil P.246