Inês Maria Almeida et Paulo Bareicha "De l´Écriture à l´inscription: La place de l´Infantile dans la construction subjective du professeur

Résumé: Nos productions sont toujours singuliéres puisqu´ elles portent la marque de lincomplétude, de l´impossibilité de délimiter ce qui est de l´ordre du conscient et/ou de l´inconscient. Peut être est-ce pour cela que dans nos efforts pour comprendre la constitution de la subjectivité du professeur et la place de l´infantile dans ce processus, nous devons reconnaitre que nous irons toujours nous confronter avec des vides, des lapsus et/ou des oublis qui insistent à apparaître puisque l´écriture transporte des restes qui traversent la narration. Enfin nous ne devons pas oublier qu´il est vain d´essayer de nettoyer un texte et/ou de le réécrire en pensant qu´on peut le protéger des contaminations du désir.

Dix ans après nos premiers travaux (thése de doctorat – Almeida, 2001) “O ser infante e o ser professor na mémoria educativa escolar”, 2002, travaux autour d´une constante préocupation sur la compréhension de la formation des éducateurs, surtout provoquée par la connaissance provenant de la théorie psychanalytique dans la lecture des écrits de mémoires reconnues comme dispositifs de recherche à travers lesquels une “énonciation minimale du sujet apparaît, nous proposons également le dé –voilement de la place de l´infantil dans la constitution de ce sujet professeur. Dans ce sens, à partir des arguments énoncés nous devons prendre em compte une histoire des origines en rapport à l´emergence de la notion d´inconscient, nous soulignons également que l´action d´écrire des mémoires peut acquérir un sens d´inscription. Le sujet va s´ inscrire dans l´ordre discursif dans la mesure ou on cherche à rendre compte d´une histoire qui lui est antérieure, “se constituant” et récuperant ses relations originaires (UR), se confrontant avec la place de l´infantil.
Ainsi comme Tanis (1995) indique que la dimension historique et infantile, est presente, comme le ciment qui permet aux pierres de faire tenir le mur qui construit l´édifice théorique hérité de Freud, nous pensons qu´avec le dispositif de l´écriture sur soi même, le professeur a la possibilité de ressignifier le processus de sa constitution et les vicissitudes affrontées dans sa trajectoire de vie. S´il est possible de dire que la psychanalyse est um travail de faire parler et de faire écouter (selon Celes, 2005) nous rappelons que l´auto-analyse de Freud à été une analyse de l´écrit (il écrivait les associations qui lui venait à l´esprit) d´ailleurs il donne le même conseil pour que soit possible une interprétation des propres rêves, nous osons penser en une possible aproximation entre le travail-psychanalytique et le travail pédagogique de l´écrit des mémoires de l´éducateur. Dans ce sens, les mémoires des éducateurs éléves du cours “Abordages Méthodologiques transdisciplinaires du programme des études supérieures (máster 1 et 2 et doctorat) de la Faculté d´Education/Université de Brasilia, produites em 2014, nous permettent de pénétrer dans l´espace discursif en tant qu´instance productrice de subjectivité, puisque selon Lacerda Segunda (2011) en écrivant sur soi, les “auteurs” vont construire um réseau de signifiant objectivant la texture d´une narrative intelligible pour soi et pour l´Autre à qui le texte est adressé, ainsi le sujet alors s´incrit:
…Visiter ma mémoire, quel défi! Um chemin de rencontres et reencontres avec des envies et des désirs, les uns réalisés autres frustrustrés, avec le risque de me tromper, parce que la mémoire est um lieu de complexité et à la revisiter est en jeu la différence entre le vécu et ce qui s´inscrit dans le psychisme (MÉMOIRE ÉDUCATIF ).
Cela me remet aux premières notions de Freud sur le trauma et la mémoire, bien comme la propre conceptualisation de la réalité psychique, Tanis (1995). Nous soulignons également que dans les travaux de Blanchard-Laville (2005) il écrit:
j´écris aujourd´hui mon parcours, dans l´esprit d´un “aprés coup” dans le sens freudien. C´est à dire observant mon trajet passé à la lumière d´aujourd´hui et essayant de lui attribuer um sens, l´élaborant à la lumière du présent. Le présent advient sans cesse, nous oblige constamment à refaire du sens pour agir de maniére à ce que l´histoire passée puisse être intégrée à l´histoire à venir”(p.39).
Percevoir la place de l´infantil c´est reconnaitre les frontiéres non seulement du temps, mais celles qui émergent à la conscience, ou qui ressurgissent comme action. Frontiéres aussi sans limites qui en même temps qu´elles cherchent à préserver certaines certitudes, pointent des doutes, des incompletudes à la recherche constante de realisations et de sens.
Mots-clés: psychanalyse, educação, constitution et mémoire éducative

Travail integral
A la recherche d´une nouvelle perspective qui preserve encore de maniére indissociable l´importance de la vie infantile et de l´éducation sur le devenir des enfants qui sont sous la responsabilité des adultes, il est important que nous nous souvenions de ce que Freud écrit se référant aux recherches de Charcot:
Charcot avait la coutûme de regarder avec insistance les choses qu´il ne comprenait pas, pour approfondir ses impressions sur elles jour après jour, jusqu`à ce que subitement sa compréhension survienne le foudroyant. On pouvait l´entendre dire que la plus grande satisfaction humaine était de découvrir quelque chose de neuf- c´est à dire de la reconnaitre comme neuve: Il insistait sur la dificulté et l´importance de cette espéce de “vision”… Il se demandait pourquoi les êtres humains voyaient à peine ce qu´ils avaient appris à voir.” (Freud, 1892-1899 / 1996, p. 22).
Dans ce sens, nous avons écrit au début de notre texte que nous mettons em évidence la singularité de nos productions parce qu´elles portent la marque de notre incompletude, de l´impossibilité de délimiter ce qui est de l´ordre du consciente et/ou de l´inconscient. Peut être pour cela dans nos efforts pour comprendre la constitution de la subjectivité du professeur et la place de l´infantil dans ce processus, dans une lecture psychanalytique des écrits de mémoires éducatives, nous irons nous confronter avec des vides, des lapsus et/ou des oublis qui insistent à se manifester.
Em ecrivant le sujet se rend compte de ce que l´écriture transporte des souillures qui traversent la narrative. Il serait vain de tenter de nettoyer le texte ou de le réécrire, faire une assepcie pensant l´épargner de la contamination du désir. Pour Freud, c´est dans la forme d´une écriture énigmatique que l´inconscient se presente à l´interprétation, ainsi écriture et inconscient se retrouvent indissociables. (Guimarães, 2007).
Ainsi de maniére semblable, nous pensons qu´um autre regard et/ou une espèce de “nouvelle vision” sur la place de l´infantil dans la constitution de la subjectivité du professeur serait possible à travers de la mémoire éducative comprise comme l´énonciation minimale du professeur, avec le pouvoir de construir une vérité historique, partageant les príncipes défendus par par Lajonquiére (1996) sur les relations de l´adulte avec son passé, permettant d´exprimer la necessité de savoir du passé pour ne pas mourir subjectivement, ainsi il est nécessaire de s´appuyer sur une histoire. L´histoire ici conceptualisée comme celle qui se fait et se refait au jour le jour dans la mesure ou, em chaque moment de la série vécue se reconstruisent les dessins du désir et des illusions qui les animent, l´auteur écrit: “Nous n´aurions jamais le pouvoir de création, le pouvoir de construire une vérité historique, pourtant de produire une nouvelle relation avec le vécu et ainsi expérimenter um présent dont le sens n´est pas contenu dans le passé” (pp. 131-132).
Dix ans se sont passées depuis nos premières ét
udes de doctorat (Almeida, 2001), d´articles publiés, d´orientações de másters et de théses, produits dans une recherche incessante de la compréhension de la constitution subjective du professeur, provoquée par la lecture psychanalytique des écrits de la mémoire éducative. Dispositif de recherche dans lequel une “énonciation minimale du sujet survient”, nous montrons comme centralité dans ce processos le dé-voilement de la place de l´infantil.
A partir des arguments présentés, que nous devons récupérer une histoire des origines em rapport avec l´émergence de la notion d´inconscient, nous soulignons que le fait d´écrire ses mémoires peut acquérir um sens d´inscription. Le sujet va s´inscrire dans um ordre discursif dans la mesure ou il cherche à rendre compte d´une histoire qui lui est antérieure “se constituant” et récuperant ses relations d´origine (UR), se confrontant avec la place de l´infantil. Tanis (1995) reconnait la dimension historique infantil comme ciment qui permet de faire tenir l´ensemble de l´édifice théorique hérité de Freud, même si la psychanalyse ne doit pas être confondue avec la recherche historique de passé, comme nous en avertit Kaufmann (1996), pour ne pas tomber dans l´historicisme et l´analyste occuper la place de l´historiador. N´oublions pas que la psychanalyse est pure construction élaborée dans l´espace d´analyse et que ce qu´elle produit est une histoire renouvelée à travers le processus de transférence de l´analyse (p. 125).
Il est important pour illustrer notre propos de revenir au berceau de la pensée occidental: La Gréce des dieux et des héros. Um des grands responsables pour l´”éternalisation” des dieux grecques à coté d´Homére est Hesiode, sage et poete qui a vécu autour du siécle VIII AC. Dans Théogonia, de Hesiode (2003, p.113), nous sommes informés que au début des temps, la mémoire était représentée par une divinité, Mnémosine, fille de l´union d´Uranus (Ciel) et Gaia (Terra). Cette Déesse était si importante que ses filles deviendront les muses des arts et que Caliope, muse de l´épopée stimulait la mémoire de Aedos pour que ceux-ci n´oublient pas les grands faits accomplis par les héros em des temps lointains. Ce n´est pas um hasard si la narrative d´Ulysses dans le poéme épique d´Homére, quand il arrive em terre de Feácios, reçu au palais du roi Alcino et de sa fille Nausicaa, avec les honneurs réservés aux visiteurs, s´il commence à raconter l´histoire du cheval de Troie, finit par émouvoir Ulisses à qui on demande les raisons de son émotion, il répond, “je vais raconter mon histoire”. On comprend ainsi que Mnémosine associée à la sagesse et à la pensée, s´oppose à la déesse Lethe personnification de l´oubli, fille de la Mort et du Sommeil.
Il est clair que le théme de la mémoire est présent dès les temps les plus lointains dans les différents champs de la philosophie, Psychologie, Histoire, Anthropologie, littérature et Neuroscience entre autres et même si Freud n´a pas traité le sujet, conceptuellement et de maniére systématique dans son oeuvre, son importance est extrême puisqu´il a conçu que tout le psychisme est um “appareil de mémoire” et a abordé son rôle à divers niveaux tout au long de son intense élaboration théorique.
Garcia-Roza (1998) a montré l´importance accordée par Freud à la mémoire, reprenant des écrits freudiens leurs abordages les plus significatifs. Il commence avec l´affirmation contenue dans la communication préliminaire (Freud, 1893-1895 / 1996), selon laquelle “les histériques souffrent principalement de reminiscences”(p. 43), et également par la déclaration du début du Projet (Freud, 1893-1895 / 1996) de que “toute théorie psychologique qui se prétend digne de considération se doit de fournir une explication pour la mémoire”, il arrive à la lettre 52 (Freud, 1886-1899 / 1996) de la correspondance avec Fliess, ou il afirme que la réorganisation des traces mnésiques répondent de la propre formation de l´appareil psychique (p. 281). De cette façon nous pouvons em conclure que Freud a de fait affirmé la place centrale de la mémoire dans son élaboration théorique.
L´auteur montre aussi des notions importantes pour décoder la signification de l´ensemble des mémoires de Freud: ce n´est pas l´expérience vécu par l´enfant qui est considéré traumatique, mais son souvenir. Ce sont les représentations réinvesties dans um “aprés coup” qui vont produire um effet traumatique et non l´évènement dans sa forme originale (p. 50); “les souvenirs qui cachent en cachent d´autres, celles-ci importantes, dans une solution de compromis pareille à ceux du symptome (p. 51) et à l´amnésie infantil”, responsable pour l´oubli de presque tous les évènements des premières années de vie d´un individu (pp. 50-51). Pour Freud (1913/1996):
“Seulement quelqu´un qui peut sonder l´esprit des enfants sera capable de les éduquer et nous les adultes, nous ne pouvons pas comprendre les enfants parce que nous ne comprenons pas notre propre enfance. La psychanalyse a apporté la lumiére des désirs, de la structure de la pensée et des processus de développement de l´enfance” (p. 190).
Ainsi s´il est possible de dire que la psychanalyse est le travail de faire parler et de faire écouter (Celes, 2005), se souvenant que l´auto-analyse de Freud a été une analyse de l´écriture (il écrivait les associations qui lui apparaissaient) de plus il donne le même conseil pour que soit possible une approximation entre le travail-psychanalytique et le travail pédagogique de l´écriture des mémoires de l´éducateur.
Parler de l´histoire de la psychanalyse est d´une certaine maniére parler de l´enfance puisque depuis les premiers écrits de Freud, ce sont des scénes et des souvenirs des premières années de vie qui émergent et marquent la position psychanalytique, pas exactement, comme temps chronologique mais comme noyau constituant du sujet psychique. Retrouver dans le discours du patient, non exactement le fait reproduit, mais la maniére comme ce fait a été inscrit, déterminant autant sa propre constitution comme également son mode de se souvenir du passé: en même temps il est construit et lui même offre des modes d´interprétations de cette construction. De la même façon, il en est de même dans l´écriture de la mémoire éducative:
Le sujet, alors s´écrit. Son écriture va se construire dans cette relation avec l´Autre, dans ses relations originaires, dans ces relations dans lesquelles le sujet tatonne, essayant de répondre, cependant sans savoir exactement ce que l´Autre veut, dans ce que dans le désir est méconnu. (Bergamaschi, 2006, p. 55).
Des mémoires Educatives de professeurs-étudiants du programme des études supérieures de la Faculté d´Education/Université de Brasilia (2014) nous entrons dans le tissu discursif em tant qu ´instance productive de subjectivités dans laquelle le sujet alors s´inscrit:
visiter ma mémoire, quel défi! Une tache de trouver et retrouver avec des envies et des désirs, les uns réalisés, les autres frustrés, avec le risque de me tromper, parce que la mémoire est um lieu de complexité et à la revisiter”.
Il sera en jeu la différence entre le vécu et ce qui s´inscrit dans le psychisme. Blanchard-Laville (2005) ajoute:
“J´écris aujourd´hui mon parcours, dans un effet de –aprés coup- dans le sens Freudien. C´est à dire que observant mon chemin vu à la lumiére d´aujourd´hui et essayant de lui attribuer un sens, en l´élaborant à la lumiére du présent. Le présent advient sans cesse, nous oblige constamment à refaire le sens pour agir de maniére à ce que l´histoire passée puisse être intégrée à l´histoire d´um devenir” (p.39).
Enfin comprendre la place de l´infantil dans la co
nstitution de la subjectivité du profeseur est reconnaitre les frontiéres non seulement du temps mais de ce qui émerge pour la conscience, ou qui ressurgit avec l´action. Des frontiéres sont aussi limites qui simultanément cherchent à preserver des certitudes, indiquent des doutes, des incompletudes à la recherche constante de réalisation et de sens.
References:

Almeida, I. M. M. Z. P. de (2001). Re-significação do papel da Psicologia da Educação na Formação Continuada de Professores de Ciências e Matemática. Tese de Doutorado. Instituto de Psicologia da Universidade de Brasília.
Bergamaschi, R. I. (2006). Escrita: Morte-Origem em Psicanálise. Dissertação de Mestrado. Centro de Filosofia e Ciencias Humanas, Universidade Federal de Santa Catarina, Brasil.
Blachard-Laville, C. (2005). Os Professores entre o prazer e o sofrimento. São Paulo: Edições Loyola. (326 p.)
Celes, L. A. (2005) Psicanálise é trabalho de fazer falar, e fazer ouvir. Psychê, Vol. IX, Num. 16, pp. 25-48, São Paulo.
Freud, S. (1996). O interesse científico da psicanálise. Edição Standard, Vol. XIII. Rio de Janeiro, Imago. (Obra original publicada em 1913).
Garcia-Roza (1998). Introdução à metapsicologia freudiana. Vol. 2. Rio de Janeiro: Zahar. (235 p.)
Guimarães, B. F. (2007). Escrita e autoria: sobre o sujeito que escreve. Dissertação de Mestrado. Centro de Filosofia e Ciências Humanas, Universidade Federal de Santa Catarina, Brasil.
Hesiodo (2003). Teogonia: a origem dos deuses. Tradução: Jaa Torrano. 5ª Ed. São Paulo: Iluminuras. (166 p.)
Kaufman, P. (1996) ¬. Dicionário enciclopédico da Psicanálise – o legado de Freud e Lacan. 1ª Ed. Rio de Janeiro, Zahar. (812 p.)
Lajonquière, L. de (1996). (Psico)pedagogia, Psicanálise e Educação: uma aula introdutória. Estilos da Clínica, Ano III, Num. 5, pp. 120-134.
Lacerda Segunda, K. M. de (2011). Memorial: uma escrita em si. Dissertação de Mestrado. Faculdade de Educação, Universidade de Brasília, Brasil.
Tanis, B. (1995). Memória e temporalidade: sobre o infantil em psicanálise. São Paulo: Casa do Psicólogo. (179 p.)
 

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