NICE Argument"La psychanalyse hors divan"
Journée de Nice 15 mars 2013
Dans le champ social, chaque sujet est amené à composer avec les autres, ses semblables, de façon plus ou moins conflictuelle, du fait des effets imaginaires, en fonction de son outillage symbolique souvent défaillant.
Tout le monde aujourd’hui s’inquiète de l’absence de repères, voire d’identité. Nous observons dans notre société des sujets qui ne s’identifient à rien mais qui sont dans l’image, s’imitent les uns aux autres selon les codes dictés par les lois du marché.
Affirmation communautariste ou religieuse, plus-de-jouir dans la possession du dernier gadget, multiplication des rencontres virtuelles détournent le sujet de son manque-à-être, voie d’accès au désir. Le sujet contemporain est un errant solitaire.
Si dans la forme les symptômes sont nouveaux, en ce qui concerne le fond, les formations de l’inconscient demeurent les mêmes, car, depuis Freud, nous connaissons l’atemporalité de l’inconscient.
La psychanalyse a des effets sur la pratique sociale du sujet qui s’y engage Lacan écrit : « Le discours que je dis psychanalytique, c’est le lien social déterminé par la pratique d’une analyse. Il vaut d’être porté à la hauteur des plus fondamentaux parmi les liens qui restent pour nous en activité. »
Le psychanalyste contemporain en dehors de son cabinet, hors divan, est amené à exercer sa pratique dans les institutions, les écoles, les prisons, les associations socio-éducatives, les entreprises … etc. Lacan, à la fin des années cinquante qualifiait d’extra-territorialité la place du psychanalyste ; garant de l’ordre symbolique, il reste en dehors des comportements normatifs imposés par l’ordre social.
Aucun sujet, aucune formation sociale ne sont pris dans un seul discours, il s’agit toujours d’un nouage des discours où domine l’un, mais les autres existent. Face à l’alternative entre le discours du maître et le discours du capitaliste, le discours de l’analyste produit un nouveau rapport à l’objet a et ouvre une voie nouvelle vers le désir « C’est de là que pourrait peut-être sortir quelque chose… quelque chose qui devrait faire un pas vers une autre construction … c’est-à-dire que le sujet avec quelques interprétations s’en tient quitte et trouve une forme de malentendu dans laquelle il puisse subsister. »