Argument : La psychanalyse dans la cité-Mai 2012
Chaque fois que les psychanalystes sont convoqués ou bien se désignent comme tels au regard d’enjeux de société, leur discours risque de se dissoudre dans une exploitation promotionnelle du label psychanalyste.Au nom de quoi un psychanalyste parle-t-il dans le social ? De la citoyenneté ? De sa singularité arrimée au discours analytique et par laquelle il pourrait faire entendre une question différemment des manières standards de la poser ? Il pourrait inciter à penser ?
Le minimum serait en tout cas de sa part d’énoncer depuis une subjectivité traversée par le discours analytique en s’abstenant de toute posture moralisante, au pays où la psychanalyse a trouvé dans le sillage de Lacan, une place exorbitante pour certains, identifiée pour d’autres à une sorte d’expertise sur la vérité.
Sujet, Autre, Nom du Père et bien entendu, désir sont devenus des concepts courants de la culture, cependant que les alliances entre la psychanalyse et le monde de l’Université et des grandes institutions assurant la transmission des savoirs se raréfient ou tendent à la disparition dans le champ notamment de la médecine en France et de la philosophie dans le cas de l’Espagne. Les vagues soulevées par l’abord de l’autisme peuvent, nous semble-t-il, nous aider à interroger ce que les psychanalystes peuvent ou doivent soutenir dans un débat public.
Analyse Freudienne propose d’en débattre avec les contributions des participants à un groupe de travail sur ce thème : Martine Bonamy, Maria-Cruz Estada, Françoise Crozat, Anna Konrad