Quelques commentaires au sujet de l’Admission et de la Démission Guillermo Kozameh Bianco. Sept 2019
Quelques commentaires au sujet de l’Admission et de la Démission
Guillermo Kozameh Bianco
Membre d’Analyse Freudienne-Madrid
Je pense qu’une demande particulière pour accéder à un lieu associatif d’appartenance, de liens professionnels, où l’on peut parler, écouter et être écouté, y est mise en jeu.
Le monde pulsionnel à fleur de peau, mais dans un espace de sublimation qui ne réussit pas toujours.
Tous deux : la personne qui demande à être admise et celle qui fait passer l’entretien montrent peut-être leurs masques les plus accomplis pour apporter fonctionnalité et faciliter cet espace, tout en essayant de « calmer » les fantasmes de persécution et de narcissisme rassurant.
Les phénomènes transférentiels y sont bien présents, y compris dans l’intervalle de temps qui précède la demande d’admission.
La personne qui fait passer l’entretien fait passer sa perception sur le postulant à d’autres, pour établir ainsi un lieu tiers depuis lequel l’admission ou la non admission de ce postulant se débarrasse des aspects imaginaires.
Inévitable l’idéalisation et le « supposé-savoir » de l’Association, qui est connu de plusieurs façons.
Un collègue qui connaît l’Association, mais qui n’en fait pas encore partie, peut participer aux journées et observer « de l’extérieur » quelle est la place des membres, le fonctionnement de l’Association et des commissions régulatrices.
Un autre aspect important relève de la reconnaissance de et avec d’autres membres. À son tour, la personne qui demande l’admission, les reconnaît et les accepte en tant qu’écoute et évaluateurs de son travail.
Dans cette association, Analyse Freudienne, quand on nous demande pourquoi ce choix de cette Association, on entend dans de nombreux entretiens l’idée de flexibilité, d’ouverture, d’une seule catégorie de membres et la proximité vis-à-vis d’autres Associations psychanalytiques.
Autant de signifiants qui seront plus tard ratifiés ou rectifiés au fil du travail du membre admis.
Le fait d’être admis implique une filiation et, dans le cadre de cette dernière, nous acceptons ce qui est permis et ce qui est interdit.
Cette idée d’être un membre de, d’être le fils de, d’accepter les lieux d’interdiction, est propre à Lévi-Strauss qui l’envisage pour des organisations qui ne sont pas uniquement régies par l’imaginaire.
Concernant les démissions :
Je pense que le fait de ne pas pouvoir supporter la dé-idéalisation, parfois ce qui n’a pas été dit mais qui a été mis en acte, la seule catégorie de membres et ses risques, peuvent favoriser le désir de s’en éloigner, voire, peut-être, d’envisager dès lors un autre lieu éventuel d’appartenance.
Le processus d’idéalisation à l’admission n’a pas été convenablement travaillé et les dé-idéalisations sont soudaines et symptomatiques.
Autres motifs :
Des différences irréconciliables avec des normes qui n’ont peut-être pas été assez travaillées initialement.
Des liens conflictuels avec certains membres qui rendent impossible une tolérance d’un même espace d’appartenance.
Un transfert négatif non élaboré avec son analyste qui fait partie de la même association et qui a été très souvent à l’origine de la demande d’admission.