Robert Lévy "Il n’y a pas de fixité de la structure chez l’enfant à condition que l’analyste sache s’en servir"

C’est une étrange déclaration que je vous propose de justifier ou mieux encore de vous montrer. En effet la psychanalyse , et la psychanalyse d’enfant en particulier est battue en brèche depuis quelques années par la vague cognitivo comportementale qui prétend soigner les symptômes sans avoir à recourir à l’implication du sujet

C’est ce qui sans doute rencontre un véritable engouement chez les parents qui se trouvent enfin exemptés de toute responsabilité ou plus exactement de toute réflexion puisque les prescriptions de TCC se révèlent être dès lors l’équivalent d’un bon médicament sensé faire disparaitre le symptôme comme ce qui souvent se passe dans les troubles somatiques .A ceci près que dans ce dernier cas le médecin se doit de poser un diagnostic, ce qui n’est pas le cas chez nos camarades adeptes des TCC puisqu’ils se contentent la plus part du temps d’un adossement aux DSM c’est-à-dire aux comportements …

Alors qu’est-ce que la psychanalyse prétend face à cela  ou plus exactement qu’est-ce que la clinique avec les enfants nous enseigne ? Si j’insiste sur ce terme de clinique, c’est parce que je l’amalgame avec la psychanalyse pour insister sur le fait que traiter le symptôme est une Façon de ne plus faire de clinique …

Je dirai que la psychanalyse, « la valeur de la psychanalyse, c’est d’opérer sur le fantasme .Le degré de sa réussite a démontré que là se juge la forme qui assujettit comme névrose, perversion ou psychose. »[1]

Il me semble qu’avec cette autre ‘déclaration ‘ de Lacan nous disposons déjà des prémices d’un praticable et d’un repère clinique pour aborder la question de la structure chez l’enfant, mais surtout d’une modalité pour poser qu’il Y a une possible  plasticité de la structure si, et seulement si l’analyste se préoccupe ‘d’opérer sur le fantasme ‘…

Qu’est-ce à dire, que l’analyste aurait une vertu chirurgicale, mais alors sur quel objet. Quel serait donc l’objet de sa chirurgie ? En tout cas rien n’est joué d’avance chez l’enfant .

Mais alors la question se pose maintenant de savoir sur le fantasme de qui il s’agit d’opèrer ?

La meilleure façon d’envisager cette question me semble celle de la reprise de l’indication de Lacan sur la position ‘pervers’ qu’il définit  à la femme en tant que mère puisque là où elle n’est pas toute parce que S (A/) « elle trouvera le bouchon de ce a que sera son enfant ».[2]

Ce qui est une façon de nous faire entendre qu’en tant que mère la femme sera toute entière dans la jouissance phallique, mais au-delà, que toute jouissance phallique est pervers puisqu’elle fait rapport sexuel grâce à l’Autre désormais complet.

Il est à noter que même dans cette avancée très importante de sa théorisation Lacan se réfère à Freud « toute sexualité humaine est perverse si nous suivons bien ce que dit Freud »[3].

C’est, me semble-t-il une avancée très forte de Lacan dans la clinique puisque dès lors on peut entendre le véritable enjeu de ces femmes qui n’ont plus de rapport sexuel après la naissance de leur enfant.

A ce moment Leur jouissance est donc bien limitée à la jouissance phallique avec leur enfant à l’exclusion dirons-nous de toute autre jouissance. En ce sens nous touchons à ce que Lacan souligne comme étant de l’ordre de la perversion  en tant qu’elle permet une complétude là où le rapport sexuel est forcément manquant.

En effet « la féminité est soumise à l’expérience primitive de la privation pour en venir à souhaiter de faire être symboliquement le phallus dans le produit de l’enfantement, que celui-ci doive ou non l’avoir » [4]

C’est ainsi qu’il n’y a pas de perversion féminine à mon sens sauf à entendre la femme dans sa version  mère ‘mère version ‘ ; dans laquelle  l’enfant peut prendre la place de fétiche soumis qu’il sera à un contrat où, en tant qu’objet a de la mère, il devra la faire jouir.

Cette figure peut durer d’ailleurs assez longtemps dans la vie d’un sujet et prend diverses formes dont toutes celles qui concerneront plus tard la soumission pour un homme au désir d’une femme et pour une femme l’impossibilité à accepter le désir d’un homme …

Par conséquent quelque chose est à repérer du côté de l’enfant versus  le fantasme de sa mère, pour que la question même de la constitution de sa structure puisse éventuellement s’élaborer autrement.

Il y a en effet à prendre en compte ce qu’il en est de ce que Lacan appelle ‘l’ETRE pour le sexe ‘[5] c’est-à-dire ce que l’on désigne après Freud comme étant de l’ordre de la castration. En gros pour être deux il faut qu’il y ait l’épreuve de la castration qui suppose qu’à ce moment le partenaire se réduit à l’objet a.[6] C’est à ce prix que ‘l’être pour le sexe ‘ peut changer d’objet. Il y a en effet un mythe à déconstruire de l’harmonie maternelle  et « Par impuissance  à poser ce statut de fantasme dans l‘être pour le sexe (lequel se voile dans l’idée trompeuse du choix subjectif entre névrose, perversion ou psychose), la psychanalyse bâcle avec du folklore un fantasme postiche, celui de l’harmonie logée dans l‘habitat maternel. »[7]

La mère est donc  intéressée par L’enfant avant tout parce qu’il a ou non une place dans son fantasme. Et qu’il en ait une  ou pas va évidemment être déterminant du point de vue du devenir de la structure de cet enfant car « L’enfant réalise la présence de ce que jacques Lacan désigne comme l’objet a dans le fantasme »[8].

Bien évidemment vous percevez déjà ce que j’avais annoncé quant à la façon pour l’analyste de ‘savoir s’en servir ‘ .

Il s’agit bien pour l’analyste de se trouver  à une place d’écoute de la valeur d’objet a pour son enfant si l’on veut travailler sur la structure, qui d’ailleurs en elle même n’a plus d’importance si ce n’est à entendre le symptôme comme ‘ ce qu’il y a de plus symptomatique dans la structure familiale’[9] mais aussi ce qui peut également ‘représenter la vérité du couple familial’[10] . ‘C’est là le cas le plus complexe, mais aussi le plus ouvert à nos interventions ‘[11]

La raison de ce praticable tient à ceci de la position de la femme car :

« Ce dont elle s’occupe, c’est d’autres objets petit a qui sont les enfants auprès de qui le père pourtant intervient, exceptionnellement, dans le bon cas, pour maintenir dans la répression, dans le juste mi- Dieu, si vous me permettez, la version qui lui est propre de sa père-version. Seule garantie de sa fonction de père; laquelle est la fonction, la  fonction de symptôme telle que  je l’ai écrite comme telle. Pour cela, il y suffit qu’il soit un modèle de la fonction. Voilà ce que doit être le père, en tant qu’il ne peut être qu’exception. Il ne peut être modèle de la fonction qu’à en réaliser le type. Peu importe qu’il ait des symptômes, s’il y ajoute celui de la perversion paternelle, c’est-à dire que la cause en soit une femme qu’il se soit acquise pour lui faire des enfants et que de ceux-ci qu’il le veuille ou pas il prenne soin p
aternel. La normalité n’est pas la vertu paternelle par excellence, mais seulement le juste mi- Dieu dit  l’instant, soit le juste non-dire, naturellement  à condition qu’il ne soit pas cousu de fils blancs, ce non-dire; c’est-à-dire qu’on ne voie pas tout de suite enfin, de quoi il s’agit dans ce qu’il ne dit pas. »[12].

Par conséquent nous sommes face à deux perversions l’une coté mèreversion comme nous venons de le développer et l’autre coté  père puisque Lacan n’hésite pas à le positionner ainsi comme père version .. Ce sont donc les deux éléments sur lesquels l’analyste détient une manière d’opèrer   en précisant un peu ce sur quoi la père version est censée fonctionner pour un enfant….

« Ce n’est pas que soient rompus le symbolique, l’imaginaire et le réel qui définit la perversion, c’est qu’ils sont déjà distincts et qu’il en faut supposer un quatrième, qui est le Sinthome en l’occasion, qu’il faut supposer tétradique, ce qui fait le lien borroméen, que perversion ne veut dire que version vers le père et qu’en somme le père est un symptôme ou un Sinthome, comme vous voudrez »

On peut d’ailleurs un peu préciser les choses puisque au fond, cette fragilité rend compte de ce manque constitutif dans le symbolique S (A/), ce fait qu’il n’y a pas de garantie de la vérité.

Point très précis que Lacan instaure dans la rupture avec les deux universaux l’homme et la femme.

Une autre conséquence qui a à voir avec la même chose c’est que l’Autre comme lieu des signifiants est incomplet, barré  (pas de garantie de la vérité) et par conséquent détermine un impossible quant à l’inscription de ce qui pourrait faire rapport. Rapport donc entre deux jouissances celle d’un homme et d’une femme …En sachant que c’est en fonction de modalités différentes de rapports à la jouissance phallique que les deux sexes répartissent leur déclaration sexuelle .

C’est , me semble t il ce à quoi nous avons affaire dans toute consultation analytique d’un enfant avec ses parents et bien entendu ce à coté de quoi il ne faut surtout pas passer .

En effet « la  jouissance phallique est l’obstacle par quoi l’homme n’arrive pas , dirais-je, à jouir du corps de la femme , précisément par ce que ce dont il jouit , c’est de la jouissance de l’organe » [13] Le symptome de L’enfant venant très souvent prendre la place de résultat  de cet impossible rapport.

Mais ce qui est à noter c’est que ce manque dans le symbolique, cette incomplétude donc ou ce manque de rapport sexuel qui puisse s’écrire, écrit du même coup la place possible de la perversion .Puisqu’il suffit de compléter à nouveau S (A/) par l’objet a pour en faire un S(A).

Par conséquent c’est aussi une indication très importante dans la clinique avec les enfants puisque si le symptôme de l’enfant est bien lié à la question du fantasme de ses parents , il s’agira donc de ‘ dénouer ‘ l’enfant de la place d’objet a qu’il est pour certaines mères , objet de leur jouissance phallique donc qui est la raison même de cette résistance que nous constatons souvent coté mère à la guérison de leur enfant . En effet ‘guérir ‘ suppose le renoncement de ces mères à leur jouissance phallique.

Un point encore qui nous permet de soutenir qu’il ne s’agit pas tant du symptôme de l’enfant mais de l’enfant comme Sinthome car celui-ci se trouve  à la place de l’objet a pour la mère qui lui assure à elle de nouer avec cet enfant objet a les trois instances RSI QUI sans lui, sans cet objet  donc ne le pourrait pas.

C’est ce que l’on constate cliniquement également lorsque l’enfant ne joue plus ce rôle, peut se décaler donc, c’est à ce moment que peuvent apparaitre des moments très dépressifs du côté de la mère, voir même délirants …

…Nous voyons  que cette conception de repère de la perversion est également une façon de dire quelque chose sur la position de sujet qu’un enfant peut avoir ou avoir eu dans les prémices de sa construction du fantasme.

En effet « (…) Le phallus (.) Joue la fonction métonymique la plus secrète, selon qu’il s’interpose ou se résorbe dans le fantasme du désir .Entendons que ce fantasme est au niveau de la chaine de l’inconscient, ce qui correspond à l’identification du sujet qui parle comme moi dans le discours de la conscience. Dans le fantasme, le sujet s’éprouve comme ce qu’il veut au niveau de l’Autre, cette fois avec un A, c’est-à-dire à la place où il est vérité sans conscience et sans recours. C’est là qu’il se fait en cette absence épaisse qui s’appelle le désir ».[14]

Peut-être est-ce également un moyen de dire que le crédit de l’évolution d’un enfant reste toujours ouvert pour peu que l’on travaille avec Ces éléments d’ouverture d’une aliénation précoce à l’emprise de la jouissance phallique.

C’est ainsi également que l’on peut dire à la fois qu’il n’y a pas de sujet qui préexiste à l’enfant et qu’il y a une place préexistence au sujet enfant dans le désir phallique de sa mère , ce qui n’est pas la même chose puisque la fonction  signifiant du  nom du père va pouvoir ou pas modifier cette construction dans un sens ou dans l’autre ..Mais nous savons aussi qu’il n’y a de père que pour autant que la mère l’introduise, ce qui laisse peu de champ à une grande plasticité quant à la question de la jouissance phallique ou non.

Une famille était venue me consulter pour Un enfant de 10 Ans qui dormait encore avec sa mère car ‘ il ne pouvait pas dormir autrement ‘ disait sa mère et de plus lorsqu’on l’en empêchait il hurlait tellement fort que les voisins étaient alertés. Le problème maintenant c’était qu’il commençait à insulter sa mère, et la taper. Le père ne disait mot dans la consultation si ce n’est pour signifier que lorsqu’il était seul avec son fils il n’avait aucun problème. Je demandais alors pourquoi ce n’était pas lui qui s’occupait de son fils le soir pour lui faire regagner sa chambre , la mère alors s’interposa clairement pour me dire qu’elle ne pouvait pas tolérer qu’il intervienne car il était trop violent …Il regagnait donc chaque soir la chambre de son fils puisqu’il n’avait plus de place dans le lit conjugal ..

Ainsi ce constat nous porte forcément à nous interroger sur ce que serait une jouissance non phallique, une jouissance  issue  de S (A/) puisque il y a donc la supposition d’une jouissance au-delà de la jouissance phallique ?  Il s’agit  d’une femme qui ne serait ‘pas toute’ mère donc  …

On reste dans ce cas dans une conception assez énigmatique selon laquelle une jouissance qui ne serait pas toute phallique serait alors du côté « d’une jouissance qu’on éprouve et dont on ne sait rien » …Alors, cette jouissance dont on ne sait rien n’est-elle pas celle qui concernerait un ‘en dehors de moi-même’ ?

Celui qui ne serait pas ce moi-même que j’aime dans mon semblable ? Une sorte de ‘non substituable à soi-même ‘ que l’on retrouve chez Frege en terme de ‘chose non identique ‘ . le non substituable à soi-même est un impensé radical, dont le mécanisme logique ne porte pas de trace  il est forclos sans recours ni marque.  C’est une autre conception de l’identification qui n’est plus celle à laquelle Freud se réfère en tant que Moi classiquement envisagé comme une sorte de pelure d’identifications superposées …

Par conséquent La question maintenant est la suivante : pour sortir d’une position phallique , l’enfant devrait il éprouver u
ne ’ jouissance autre ‘ de la part de sa mère qui ne le considèrerait  plus dès lors comme un autre elle-même ?…C’est comme cela que j’entends aujourd’hui la traduction possible de ‘good enough mother ‘ de winnicott.

Ne serait-ce pas la Seule issue pour que l’enfant éprouve que le phallus de la mère soit ce qui lui manque et non ce dont il est pourvu ; condition sine qua non pour que dans un second temps la castration puisse s’accomplir sous la forme : ‘non, tu n’es pas le phallus de celle qui t’a conçue ‘ .

 

Ainsi c’est à ce prix de n’être pas le phallus de l ’Autre que le sujet peut accepter une nouvelle entrée dans le symbolique différente de celle de l’entrée première dans le langage …C’est à ce tournant que l’on trouve la névrose obsessionnelle , qui ne vient pas d’une frustration de la demande d’avoir mais d’une castration non réalisée quant à être ce qui manque au désir de l’Autre .

Ce dernier point montre, me semble-t-il comment on peut suivre un sujet, l’entendre donc dans ce qui n’est ni un diagnostic et encore moins une sémiologie, mais une manière de suivre le sujet dans la façon dont un signifiant phallique le représente ou non pour un autre signifiant.

Evidemment c’est de cette confusion permanente entre frustration de l’objet réel et castration de l’objet imaginaire qu’il va s’agir sans cesse dans la dialectique du sujet entre l’être et l’avoir…

Pour ce faire il faudrait que le père ou plus tôt sa fonction suppose une relation symbolique simple, c’est-à-dire une ‘relation où le symbolique recouvrirait pleinement le réel  ’

Par conséquent il faudrait que le père ne soit pas seulement un nom du père mais qu’l recouvre pleinement la valeur symbolique cristallisée dans sa fonction, or ceci, ce recouvrement du symbolique et du réel, est insaisissable.

C’est bien, me semble-t-il la difficulté que nous rencontrons dans ces consultations analytiques avec les enfants dans lesquelles l’analyste ne peut pas, ne doit pas se mettre à la place du père mais en revanche, doit assurer l’ouverture possible de ce recouvrement pour le père.

En effet, prendre une place surmoïque en lieu et place du père réel ne peut que contribuer à discréditer encore un peu plus le vrai père et sa fonction. Cependant indiquer la place à laquelle un père peut entrer en fonction contribue à ce recouvrement du symbolique et du réel.

Qu’est-ce que cela signifie d’autre que de laisser pour un enfant la possibilité que à cette loi nous y soyons tous soumis ?. En d’autres termes qu’aucun amour  imaginaire complice n’empêche ce recouvrement du symbolique et du réel en sachant néanmoins que le père est toujours pris dans une certaine forme de discordance  c’est à  dire discordance entre ce qui est perçu par le sujet sur le plan du réel et la fonction symbolique …

.C’est ce qui se rejoue souvent pour un homme dans la relation parentale à savoir : ou bien renoncer à faire tiers pour assurer  la jouissance phallique de sa femme (on peut dire dans ce cas de sa mère) ; ou bien  renoncer à la jouissance phallique de sa femme (dans ce cas on peut dire également de sa mère) en assurant une fonction symbolique pour son enfant.

Or, ça n’est qu’à ce prix d’une solitude d’un dire que non que peut se construire une fonction paternelle. J’ai déjà souvent développé ce point pour souligner en résumé que ce non du père ne peut se dire qu’en lieu et place de la castration du père.

Vous l’aurez compris, les repères du sujet vont se construire dans Les éléments  que les parents vont lui donner comme autant de signes et signifiants qui vont forger son environnement désirant …

La construction de son fantasme voire son impossible construction  sera évidemment totalement prise dans ces éléments constitutifs du sujet comme désirant.

En effet, « la relation narcissique au semblable est l’expérience fondamentale du développement imaginaire de l’être humain. En tant qu’expérience du moi sa fonction est décisive dans la constitution du sujet. Qu’est-ce que le moi, si non quelque chose que le sujet éprouve d’abord  comme à Lui-même étranger à l’intérieur de lui ? C’est d’abord dans un autre plus avancé , plus parfait que lui que le sujet se voit » [15]

1/ Une frustration subie dans l’enfance entraine des symptômes

2/ Une agressivité s’en suit chez le sujet dirigée contre celui ou celle que l’on suppose être à l’origine de cette frustration

3/ L’agressivité produite entraine la régression du sujet vers des stades prégénitaux  qualifiés d’oral et d’anal.

D’où l’idée de ces post Freudiens que Lacan conteste absolument , à savoir que la thérapeutique de la part de l’analyste consisterait  à supprimer cette cause  c’est-à-dire  la frustration en la remplaçant  grâce au transfert par : don, oblativité, accueil de la demande en d’autres termes par jouer dans le transfert à être une bonne mère ou un bon père

Ce n’est évidemment pas notre  façon de concevoir le travail analytique avec les enfants et encore moins l’espoir de provoquer une quelconque plasticité dans la structure ..…

On peut bien entendu supposer que la façon d’envisager les choses de la part de Lacan diffère un peu en effet et je ne saurais mieux en faire état qu’en citant  encore ce que Philippe julien en écrit

1/ La découverte Freudienne que l’accès au désir suppose la castration concerne la position première du fils ou de la fille étant par son image le phallus de la mère, soit ce qui lui manque .Si le sujet n’est pas psychotique, c’est-à-dire si  le phallus symbolique comme signification du désir de la mère lui a été transmis, alors …Un enjeu peut prendre place : être le phallus comme gestalt de l’image désirable pour elle.

2/ Telle est la position primordiale à partir de laquelle en un temps second la castration pourra s’accomplir, c’est-à-dire : ‘tu n’es pas le phallus de celle qui t’a conçue’. La névrose ne vient pas d’une frustration de n’avoir pas le phallus mais d’une castration non admise, non subjectivée, non reconnue en son énoncé en termes d’être

3/ En effet, la découverte de l’œdipe par Freud et de son actualité se résume ainsi : c’est sur le fond de n’être pas le phallus de l’Autre que le sujet peut accepter

Soit de l’avoir, côté masculin, avec le risque et péril et la crainte de le perdre

Soit de ne pas l’avoir, côté féminin, comme manque et absence

LE PROBLEME DU NEVROSE EST CELUI DE SON AGRESSIVITE CULPABILISANTE  A L’ EGARD DE SON SEMBLABLE SUPPOSE AVOIR LE PHALLUS

La résolution de ce problème est l’effet  d’un déplacement  de la question :

Comment pouvoir renoncer à l’être de telle sorte que qu’ensuite l’avoir ou ne pas l‘avoir  en découle sans angoisse ni revendication ?

Je crois qu’avec cet éclairage nous disposons des éléments nécessaires et suffisants si on ajoute la question de l’enfant comme objet a pour la mère, pour envisager une clinique de la non fixité des structures chez l’enfant.

LACAN SEMINAIRE DU 21 JANVIER 1975

Un père n’a droit au respect, sinon à  l’amour, que si le-dit, le-dit amour, le-dit respect, est, vous n’allez pas en croire vos oreilles, père-versement orienté, c’est à dire fait d’une femme, objet petit a qui cause son désir, mais ce que cette une femme en petit accueille si je puis m’exprimer ainsi, n’a rien à voir dans la question.

 


[1] J LACAN Autres Ecrits  allocution sur les psychoses de l’enfant ED  SEUIL 2001 P. 366

[2] Lacan séminaire livre XX, Encore Le seuil, 1975 P.36

[3] Lacan le Sinthome leçon du 11 Mai 1976

[4] J LACAN  Le triomphe de la religion champ freudien Ed SEUIL 2005 P.59

[5] Idem P.365

[6] Ibidem P.366

[7] P.367

[8] Opus cité P. 373 Note sur l’enfant

[9] P.373

[10] Idem

[11] ibidem

[12] LACAN Leçon du 21 janvier 1975

[13] J Lacan Encore Ed Le seuil P.13

[14] J LACAN  Le triomphe de la religion champ freudien Ed SEUIL 2005 P.59

[15] J Lacan le mythe individuel du névrosé Ed champ Freudien le seuil 2007 P.46

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